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Homosexualité et/ou sodomie ? En réponse à Achille Mbembe

Pourquoi me semble-t-il important de répondre à ce texte d’Achille Mbembe ? Premièrement parce qu’il vient d’une icône, et donc peut avoir un retentissement infiniment multiplié. Deuxièmement, il traite d’un sujet sensible et actuel qui divise la société internationale en homophobes et homophiles et débouche sur des ostracismes assumés ou déguisés, malins comme des cancers. Le Monde.fr du 20 juin 2015 signale, à Rome, une manifestation d’ampleur contre les unions homosexuelles. La France n’a pas encore cicatrisé les blessures de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Au Cameroun, après une visite récente et remarquée du Directeur de l’ONUSIDA, la presse signale que le Chef de l’Etat, M. Paul Biya s’apprête à faire sauter le verrou légal pour « libéraliser » l’homosexualité, malgré la pression contraire de la majorité des Camerounais.

 

C’est que la pression que l’Occident exerce sur le reste du monde est énorme. Celle-ci peut s’analyser à travers la fébrilité d’un Matteo Renzi en Italie pour qui, ces jours-ci, « Le texte sur le contrat d’union civile [des couples de même sexe] ne peut plus être renvoyé » Mais cette pression est surtout forte sur l’Afrique en raison de la fragilité de ce continent, et vise à obtenir la normalisation (légalisation et banalisation) des pratiques homosexuelles. Elle est  non seulement exceptionnellement forte mais multiforme : établissement d’un arsenal juridique qui ambitionne la transnationalité, mise à disposition de substantiels financements qui sont souvent d’irrésistibles appâts en situation de misère, et de plus en plus la mise à contribution de l’art, surtout du plus dangereux d’entre eux, le cinéma.  Ce texte m’intéresse en plus parce que, tout bien écrit qu’il est, il déploie une stratégie persuasive dont la subtilité est dans l’usage immodéré du trompe-l’œil. Achille Mbembe fait partie de ces magiciens qui peuvent faire prendre des vessies pour des lanternes, surtout lorsqu’il s’adresse à un public conquis et acquis. Il m’intéresse enfin parce que son sujet n’est pas, Mbembe le dit sans en tirer la conséquence évidente, l’homosexualité mais la sodomie, la fellation et autres privautés du même genre. Il y a là plus qu’une nuance, et fermer les yeux sur celle-ci sans explication ne peut que susciter la suspicion.

En répondant à ce morceau de littérature, je sais que je ne vais pas forcément plaire à ceux à qui le texte de Mbembe intentionnellement ou non a plu. Je n’ai pas, aujourd’hui pas plus qu’hier, la moindre envie de marchander ce que je considère comme ma vérité, parce que l’absolu n’est à la portée de personne. Comme Albert Camus, il y a des choses sur lesquelles je ne cèderai pas, et pour celles-là, je suis toujours prêt à payer la facture qui me sera présentée, parce que ces choses me semblent essentielles. Et cette facture peut être parfois incroyablement salée mais je ne m’en soucie guère. Je dirai donc ce que je pense, au regard des éléments de probation donc je dispose, en essayant de ne blesser personne, mais sans caresser indûment qui que ce soit. Et mon lecteur, qui n’est certainement pas un imbécile, en fera ce qu’il lui plaira.

Comme à son habitude, Mbembe a remarquablement aiguisé sa plume au moment d’accoucher de ce texte. Inutile d’insister sur ce versant de son génie, il n’y a désormais plus rien à en dire. En littérature comme en droit, on sait à quel point la forme conditionne le fond. Elle en assure la recevabilité ou le rejet. Ce texte est aussi empreint d’une rare impudeur. Certaines choses, déjà grossières en pensée, prennent un relief proprement effrayant dès qu’on a osé les écrire, parce que l’écriture est de manière fondamentale une mise en relief, ne serait-ce que sur du papier. Expression d’une sincérité radicale ou d’un cynisme peu ordinaire ? Le détail cru et presque gourmand des gestes (homo)sexuels, la profération on dirait jouissive du meilleur du vocabulaire de la pornographie font penser ici aux plus « croustillantes » pages de Gérard de Villiers. On sent les mots presque rouler savoureusement sur la langue de l’auteur. Il y a là de quoi se convaincre que Mbembe n’éprouve pas pour la sodomie le dégoût, l’horreur ni la peur qui sont, de son point de vue, le lot commun de la plupart des Africains. Ces pages n’auraient donc aucun mal à se frayer un passage dans l’anthologie de la littérature pornographique la plus sélective. Ce n’est pourtant pas parce qu’une cause est recevable dans la forme qu’elle est fondée.

Le texte d’Achille Mbembe s’ouvre d’ailleurs sur le mode dubitatif, en manière sans doute de précaution oratoire : « Il n'est pas certain, écrit-il, que les raisons pour lesquelles la plupart des Africains éprouvent tant d'horreur et de dégoût à l'égard des pratiques homosexuelles soient très plausibles.» Le bon côté des choses, c’est que cette assertion rassure, provisoirement. Ces raisons, il les formule au nombre de trois. Va-t-il donc s’employer à démontrer en quoi elles ne sont pas très plausibles ? On s’y attend mais cette attente sera déçue au bout de la lecture. Examinons d’abord lesdites raisons et voyons si elles sont spécifiquement africaines.

D’un : « l'acte homosexuel serait, à leurs yeux [des Africains], l'exemple même du " pouvoir du démon " et du geste contre-nature », écrit Mbembe. A leurs seuls yeux ? Pratique « contre-nature », la sodomie – et non pas de façon globale l’acte homosexuel, mais nombre d’Africains ne font pas cette différence -  est longtemps considérée comme telle en Occident, ainsi que le confirme Damhoudère dans le Glossaire des homosexualités (1555) : « Ce crime est appelé sodomie, ou péché contre nature, très fort détestable et abominable selon toutes les lois et droits de Dieu et des hommes, et à punir par la mort. » Le temps va cependant jouer pour celle-ci et, dès le XIXe siècle, dans certains milieux, elle sera de plus en plus tolérée. Dans Correspondance de Gustave Flaubert, on peut découvrir qu’elle semble alors même mieux acceptée en Orient qu’en Occident : « Puisque nous causons de bardaches, voici ce que j'en sais. Ici c'est très bien porté. On avoue sa sodomie et on en parle à table d'hôte. Quelquefois on nie un petit peu, tout le monde alors vous engueule et cela finit par s'avouer. » Les exemples africains semblent plus difficiles à trouver.  

L’association de la sodomie aux puissances du mal ne semble pas non plus une spécificité africaine. Le mot dérive du nom d’une ville biblique, Sodome, détruite selon ce livre saint, en même temps que Gomorrhe, pour un crime particulièrement odieux aux yeux de Dieu. La Genèse est très discrète sur la nature du crime en question, mais en donnant à la sexualité par voie anale le nom de sodomie, la tradition, qui de toute évidence n’est pas africaine, a voulu l’associer à Sodome et Gomorrhe d’une part, d’autre part aux puissances du mal. Si chrétien est synonyme d’Occident[1], on peut conclure de ce fait que considérer la sodomie comme l'exemple même du " pouvoir du démon " est une perspective avant tout occidentale.

Et de deux : « accouplement bestial  contraire à la perpétuation de la vie et de l'espèce. Au même titre que la gourmandise ». L’association entre une certaine forme de sexualité et la bestialité est très ancienne. Les frasques du marquis de Sade (1740-1814) permirent de lui donner le nom de sadisme. Or le sadisme est associé aux perversions comme la bestialité et la pédophilie. Et c’est quoi la bestialité ? Le Grand Robert de la langue française répond : « Perversion (dite aussi zoophilie érotique et, autrefois, sodomie) qui consiste, pour un humain, à rechercher ou pratiquer des rapports sexuels avec un animal. » Le mot « bête », dans une fonction allusive, fait curieusement le lien avec le point précédent tant il est vrai que, dans l’univers judéo-chrétien, la bête désigne généralement le démon. Dans ce sens-là, Huysmans peut écrire dans A rebours : « …des Esseintes reconnaissait, dans le sabbat, toutes les pratiques obscènes et tous les blasphèmes du sadisme. En sus des scènes immondes chères au Malin, des nuits successivement consacrées aux accouplements licites et indus, des nuits ensanglantées par les bestialités du rut, il retrouvait la parodie des processions, les insultes et les menaces permanentes à Dieu. » Quant au fait que la sodomie est « contraire à la perpétuation de la vie et de l’espèce », il s’agit d’une évidence n’ayant pas besoin d’être démontrée. L’exemple italien récent montre très bien qu’il ne s’agit pas non plus d’un apanage de l’Afrique. Au cours de la manifestation du 20 juin dernier à Rome, un million de personnes se sont réunies derrière les slogans « La famille sauve le monde » et « Défendons nos enfants ».

Et de trois : « l'homosexualité serait une tradition inconnue dans l'Afrique précoloniale, et qui n'aurait été introduite sur le continent qu'à la faveur de l'expansion européenne. » Cette affirmation est en effet courante dans la bouche ou sous la plume des nombreux Africains hostiles à l’homosexualité. Ont-ils tort ? Le professeur Mbembe le dit sans le démontrer. Il donne cependant subtilement l’impression de le faire. Comment ? En créant exprès un lien entre simple libertinage et dépravation sexuelle. On a presque l’impression qu’il cherche à démontrer que qui peut le moins peut le plus. Ainsi, chez lui, la virilité semble a priori frappée d’un anathème, et l’on se demande pourquoi.

Il juge sévèrement une certaine masculinité qui de son point de vue, semble inséparable du phallus. L’homme africain ne serait qu’un sexe dressé, parce que, à lire Mbembe, dès que cet organe mollit, cet homme-là s’évanouit. Un personnage d’André Malraux dans La Voie Royale  disait une chose semblable de la femme: elle ne serait que le « complément d’un sexe ». Achille Mbembe, décidément très méprisant à l’endroit de l’homme africain, retourne ce compliment et ne voit plus ce dernier que comme le complément d’un phallus. Peut-on apprécier la féminité en méprisant la virilité d’autant que les deux sont les faces d’une même médaille ? Que vaut le yin sans le yang ?  Au-delà de cette tentative de rationalisation, il reste que ce propos de Mbembe sur l’homme africain reprend curieusement une imagerie ancienne essentiellement raciste sur les performances sexuelles hors normes du Noir en général. Considérons ce propos d’un point de vue énonciatif : quel Noir, quel Africain l’aurait toléré de la bouche d’un Blanc sans crier au racisme le plus fanatique ? Voilà un signalé service rendu aux racistes de tous bords ! S’agit-il d’un phénomène de détestation de soi ? Je touche là à une frontière qu’il vaut mieux ne pas franchir.

Que le pouvoir en général et politique en particulier ait été de tout temps associé à la virilité n’est certes pas non plus une spécificité africaine. Ce « potentat sexuel » si répugnant n’est donc pas spécialement africain. De David et Salomon en passant par les princes des Mille et une nuits, les souverains du monde entier et de tous les temps s’entourent d’immenses harems pour flatter leur virilité et assouvir leur appétit de jouissance. Par quelle espèce de réductionnisme Mbembe limite-t-il cette pratique à l’Afrique ? Il suffit pourtant, dans l’histoire européenne, de revisiter la vie amoureuse des rois de France. Le tableau quelque peu grandiloquent que l’auteur nous présente du détenteur africain du pouvoir, nu dressé et sexe tendu courant dans tous les sens pour copuler à tout-va irait donc à la perfection à n’importe laquelle de ces souverainetés anciennes et même moderne, et s’il fallait citer les contemporains, nous ne manquerions pas de modèles occidentaux pour endosser le costume du rôle. Mais, dans sa peinture d’une Afrique libidineuse et irresponsable, Mbembe ne se limite pas aux hommes politiques : il englobe tout le monde et nous confond tous. Aussi peut-il, sans sourciller, écrire : « Entre-temps, banquiers, bureaucrates, soldats, policiers, maîtres d'écoles, voire évêques, prêtres, pasteurs et marabouts s'en vont, partout, se vidangeant, éliminant le trop-plein et semant au gré du vent. » N’est-il pas intéressant que tous ces rôles qu’il énumère soient tous des fonctions modernes et importées pour la plupart ? Peut-on dire que le retard de l’Afrique peut s’analyser comme la conséquence logique de ce manque manifeste de responsabilité sexuelle ? Les faits permettraient difficilement une telle incartade.

Les dieux grecs et romains sont des bêtes sexuelles : il suffit de penser à Priape. Les divinités ithyphalliques sont légion dans la Grèce antique : les satyres, Silène, le grand Pan, Hermès, Phalantos, Zeus…Les orgies et les bacchanales étaient aussi des cultes ithyphalliques, à Athènes comme à Rome. On peut imaginer, pour paraphraser Voltaire, que Grecs et Romains ont fait leurs dieux à leur image. Cela n’a pas empêché ces deux grands peuples de conquérir et de dominer le monde. Parce que ces fêtes et rites ne faisaient pas tout le calendrier grec ou romain et il est possible de se figurer que cette image de démesure – l’ubris tant détesté par les Grecs qui sont, comme le dit Roger-Pol Droit, inventeurs du terme « barbare » (barbaros) qu’ils associent à l’animalité, au manque de tempérance - dans la débauche que peint Mbembe eût horrifié ces Grecs et Romains-là. Elle convient d’autant moins à l’Africain que la philosophie de ce dernier, comme le montre la stylisation de son art, ne fut jamais vraiment matérialiste, comme l’est toute pratique sexuelle pornographique. Faut-il rappeler que la stylisation est l’expression artistique d’une philosophie ascétique de la vie ? L’importance qu’on a toujours accordée à la fonction procréative de l’acte sexuel en Afrique dément à elle seule une telle vision de l’univers africain précolonial, laquelle ne peut dériver, encore une fois, que du cliché. On pense à la chanson coloniale « Carnaval y’a bon » de Perchicot dans laquelle ce dernier dépeint les tropiques comme une société de jouisseurs irresponsables : « Pour faire une p’tite balade / Carnaval un jour alla / Au pays où les peuplades / Dansent la bamboula / Les petites négresses/  Devant le roi de l’allégresse dansent la bamboula ».

L’Afrique a cependant beaucoup changé entre la précolonie et la postcolonie, et la peinture qu’en fait Achille Mbembe colle mieux à la postcolonie, ce qu’il reconnaît lui-même en parlant de « révolution silencieuse ». Cette « critique d'une culture du pouvoir et d'un régime des plaisirs » avait surtout pour but avoué de crédibiliser le discours de Mbembe sur l’homosexualité. A-t-il réussi cet exploit ? Il faut bien répondre par la négative.

Il ne nous donne nulle part la preuve que l’homosexualité était une pratique banale et courante de l’Afrique précoloniale. En brouillant les repères temporels entre précolonie, colonie et postcolonie, il tente de faire endosser par Paul ce qui revient à Pierre, sans succès. Ce qu’il nous dit clairement de la précolonie, c’est que « dans l'univers symbolique de maintes sociétés africaines précoloniales, l'anus était, contrairement aux fesses dont on chantait volontiers la beauté, l'éminence et les courbures, considéré comme un objet d'aversion et de souillure. » On ne peut être plus clair. Ce qu’il nous dit aussi, c’est que l’anus n’était pas associé au plaisir sexuel mais au pouvoir occulte, à la quête de domination : « On sait par ailleurs que dans l'économie symbolique de ces sociétés, le " tout autre ", surtout lorsqu'il se confondait avec le " tout intime ", représentait également l'une des figures de la puissance occulte. » Il en profite pour conclure que « Pour le reste, l'homosexualité existait bel et bien et était souvent, sur le plan politique, l'apanage des puissants. » Qui pourrait nier catégoriquement l’existence d’un phénomène surtout lorsqu’il est aussi étroitement circonscrit même si pour l’Afrique aucun cas concret n’est cité à l’appui de cette affirmation ? Dans le contexte occidental, nous pourrions citer l’exemple illustre d’Alexandre le Grand et de son fidèle Héphaestion. La mythologie égyptienne ancienne nous donne cependant le cas d’une tentative non aboutie entre le fils de Rê, Horus, et son oncle Seth. Cette tentative est clairement présentée non comme une expérience amoureuse mais comme un rite de domination.

Finalement, le seul fait fortement exprimé dans ce texte est la démonstration que l’homosexualité est une pratique liée à la gestion du pouvoir et à l’appartenance à des sectes ésotériques dont la liste esquissée montre qu’elles sont toutes importées. Une pratique vécue surtout sur le mode violent et sadique. On retrouve là le thème de l’animalité, rejeté donc d’abord par l’auteur, puis récupéré in fine : il parle d’une verge « adepte du viol », du « règne sur des gens prêts à s'abandonner à sa violence ». Michel Déon dans Les vingt ans du jeune homme vert affirme que « La première sodomisation fait très mal. » Et les suivantes ? Personne n’en a jamais rien dit ouvertement, mais bien de choses se chuchotent. C’est ici le moment de faire la distinction entre homosexualité et sodomie. Pour Mbembe, c’est parce qu’on accorde une importance excessive au phallus qu’on néglige « les pratiques homosexuelles féminines pourtant de plus en plus répandues ». Il suffit qu’il observe que la sodomie n’entre pas dans les pratiques homosexuelles féminines d’une part, d’autre part que la sodomie hétérosexuelle existe, et qu’elle n’est pas plus acceptable pour beaucoup de gens. Enfin, c’est important de dire que, selon une étude britannique, jusqu’à 40% des homosexuels ne pratiquent pas la sodomie. Il en reste tout de même quelque 60% !

Dans une relation hétérosexuelle sodomique, il n’y a qu’une seule transgression. Dans une relation homosexuelle sodomique, il y  en a deux, et cela en fait un comble pour bien des gens. La sodomie est décrite comme une pratique douloureuse par ceux qui osent l’avouer. Et pourquoi faut-il oser pour le faire ? Contrairement à ce que pourrait faire penser le propos de Michel Déon, ce ne serait pas seulement la première sodomisation qui ferait mal. Des témoignages du corps médical, fort discrets et fort mal relayés, décrivent les conséquences physiques de la sodomie - et non de l’homosexualité - comme redoutables.  En 1997, The International Journal of Epidemiology publia les taux de mortalité des personnes gaies et bisexuelles au Canada. Le rapport fut piloté par le British Columbia Center for Excellence in HIV/AIDS de l’hôpital St. Paul de Vancouver. Les auteurs de cette enquête conclurent : « Au Canada, dans un centre urbain majeur, l’espérance de vie d’un jeune homme de 20 ans, homosexuel ou bisexuel, est de huit à vingt ans de moins que celle des autres hommes. Si la tendance se maintient, nous estimons que près de la moitié des jeunes hommes homosexuels ou bisexuels, actuellement âgés de 20 ans, n’atteindront jamais leur 65e anniversaire de naissance.» Au-delà de l’homosexualité, quels sont les principaux facteurs de risque liés à cette pratique ? Les traitements pour éviter la douleur et dont certains – la drogue - développent la dépendance.  Pour éviter des blessures au rectum, nous dit-on, les personnes qui s’y adonnent se font des lavements pour évacuer leur ampoule rectale, puis elles absorbent des médicaments vasodilatateurs, c’est-à-dire des pilules qui dilatent leur anus. Souvent, elles consomment aussi un produit ou des drogues – des anti-inflammatoires – pour ne pas sentir les premières pénétrations. Graduellement, leur anus devient tellement dilaté qu’elles ne ressentent plus de douleur. Mais le processus de destruction lui ne s’arrête pas : traumatismes anaux (ceux reliés et/ou résultant de l’incontinence fécale, les hémorroïdes, les fistules anales, la rétention de corps étrangers dans le rectum, les déchirures recto-sigmoïdes, les allergies ano-rectales), œdèmes péniens, sinusites chimiques, brûlures par inhalation de nitrites, et chez les lesbiennes, les maladies de l’intestin (infections Shigella, Campylobacter jejuni, Entamoeba histolytica, Giardia lamblia, l’hépatite A,B,C,D et le cytomégalovirus).  Pourquoi parle-t-on si peu de ces risques auxquels s’exposent tous ceux qui pratiquent une certaine forme d’homosexualité et qui dans cette population-là sont majoritaires ? Ne sont-ce pas des problèmes de santé publique dignes de faire l’objet de campagnes en bonne et due forme ?

En définitive, nous devons insister sur une chose : le problème n’est pas l’homosexualité mais la sodomie et quelques autres privautés comme le dit le professeur Mbembe. Le versant sentimental des amours homosexuelles peut hérisser certaines personnes, pour des raisons religieuses ou philosophiques, ou même autres. En face de ce contre-courant, on peut se dire chacun que « rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Mais cela ne rassure guère, avouons-le. Certaines fenêtres en nous, comme le fameux troisième œil, sont sans doute mieux fermées qu’ouvertes. Ouvertes, nul ne sait à l’avance dans quels abîmes elles entraîneraient notre regard. Et notre regard, c’est nous. On sait que c’est plus facile de tomber dans un abîme que d’en remonter. Le côté sadique d’un acte qualifié d’amour mais qui n’engendre que douleur immédiate et traumatisme puis destruction à la longue peut avoir quelque chose d’artistique pour peu qu’il soit adroitement présenté. Je pense toutefois que pour libérer le choix et ne pas vicier les consentements, il faut jouer carte sur table. A ce niveau-là, le problème devient éthique. Et il faut bien dire que ce n’est pas par ce versant que brillent les promoteurs des amours homosexuelles aujourd’hui.

Roger KAFFO FOKOU



[1] Henri Massis : « Par Occident, redisons-le une fois encore pour dissiper toute équivoque, c’est un esprit que nous entendons désigner, car l’Occident est plus une région de l’esprit humain qu’une partie du monde. Ce qui le caractérise essentiellement, c’est le trait chrétien et c’est par là que le mot d’Occident échappe à la délimitation des frontières géographiques »



25/06/2015
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