Incidents de Bruxelles : une opportunité rêvée pour le pouvoir en place de mettre en musique un plan de longue date … macabre
Sur « Dimanche midi », ce 09 mars 2025, deux responsables politiques dont l’un est supposé être de l’opposition, ont réclamé du pouvoir, pas moins que la tête d’un parti politique, qu’ils avaient tous deux un mal incroyable à nommer. La mauvaise conscience sans doute. Pour ne rien vous cacher et pour ne pas faire comme eux, il s’agissait d’Ekané Anicet de l’UPC/MANIDEM, et de KOM Hervé Emmanuel du RDPC. Concernant le second, on peut presque dire qu’il était dans son rôle normal, habituel en somme : celui qui est coutumier à son parti et au système qu’il sert avec plus ou moins de zèle selon la météo, le « dirty game » inhérent à la volonté dudit système de caporaliser l’espace politique pour le confisquer par tous les moyens légaux et illégaux, ésotérique et exotériques. Quid d’Anicet Ekané qui n’a cessé de jouer ces dernières décennies le jeu trouble d’un nationalisme au cœur duquel beaucoup ont constamment pointé, sans doute à raison il faut bien le dire aujourd’hui, la collusion ou à tout le moins la connivence avec les forces néocoloniales qui ont dès 1955 poussé l’UPC originelle hors du jeu politique, puis l’ont acculée au maquis pour mieux s’en débarrasser par les méthodes d’extermination de masse sur lesquelles on commence à peine à lever le voile ? Ces similitudes, (cette juxtaposition de plans passé/présent) annoncent-elles un projet de retour vers le passé ? Avant de nous appesantir sur cet indicateur qui clignote, terminons-en avec la revue du présent.
En effet, l’entrée en scène faussement discrète du duo Ekané Anicet et Hervé Emmanuel Kom, au sens le plus musical du terme (coïncidence fortuite ou traduction factuelle de la collusion/connivence RDPC-UPC/MANIDEM ? N’allons pas vite en besogne, comme n’hésiteraient pas à faire certains) n’est que l’un des épisodes intermédiaires de la partition en cours d’exécution. Il y a d’abord eu (épisode 1) les petits bras du système, sur les réseaux sociaux, le menu fretin qu’on mobilise avec des moyens à l’avenant. Un exemple suffira pour l’illustration, celui d’un certain Zang Zang Charles Elie.
M. Zang Zang Charles Elie, qui se dit lui-même « Apôtre des Bonnes Nouvelles » même si son discours pour l’instant semble tout droit sortir des pages les plus sombres de l’Apocalypse, a posté sur la plateforme « LES CHRONIQUES DU Dr. Aristide MONO » un texte dont l’intitulé seul est déjà tout un programme : « Tous Militants du MRC Et Tous De La Même Tribu ». Militants auto-proclamés du MRC ? Encartés ? Supposés ? Au bout de quelle enquête M. Zang Zang a-t-il pu être aussi affirmatif sur l’identité des personnes agissant à Bruxelles, lui qui ne semble pas avoir les compétences de l’emploi ? Difficile à dire. Nous parlions plus haut d’un clin d’œil au passé Upécistes ? Eh bien, c’est exactement la grimace que M. Zang Zang a faite sans ambages : « Voici les premiers visages, dit-il, de l'ALNK d'Ernest Ouandié version 2025 ayant agressé le Ministre de la Jeunesse ainsi que l'ambassadeur du Cameroun en Belgique ». Simple anachronisme de la part de quelqu’un qui perd la mémoire des dates et des événements ? On peut en douter. Peut-être le projet de réécriture de la partition de 1955, ourdi en quelque officine, a-t-il fuité dans les oreilles indiscrètes de M. Zang Zang, et qu’incapable de se maîtriser, il l’a laissé à son tour fuiter sur les réseaux sociaux. La conclusion de son post est d’ailleurs très éloquente à ce sujet: « Il faut assumer ses actes. En tout cas...la réplique sera terrible; les tribus et du Ministre et de l'Ambassadeur ont déjà dit... Que personne ne pleure. J'avertis seulement. » Comme on le voit, M. Zang Zang détient des informations de première main sur de sinistres projets en préparation. Mais cet épisode, si intense soit-il, ne constituait en fait qu’une préparation du terrain pour permettre aux canonniers du système de se positionner, et c’est ce que M. Atanga Nji, le MINAT, a fait dans la séquence d’après.
Dans le plus pur style « Moulinex », devant Gouverneurs et préfets, le MINAT a sorti tout le grand jeu : ton tonitruant, verbe à la limite de l’injure terre-à-terre, il a déroulé le projet de programme du gouvernement à l’endroit de certains politiciens et de leurs partis. En somme, l’éclair qui annonce la tombée imminente de la foudre. En guise de commentaire de ce morceau choisi, un certain nombre de plateaux de télévision ont pris sur eux la liberté d’organiser le procès médiatique, non pas véritablement des acteurs des événements de Bruxelles, mais des commanditaires d’autorité désignés. On y a vu les mêmes agiter le chiffon rouge et vitupérer, certains dont l’appartenance tribale est à peu près sûre (dans un pays ou cette certitude relève de plus en plus de l’illusion soigneusement entretenue), d’autres dont celle-ci l’est beaucoup moins, sans que cela les handicape le moins du monde dans des dérapages verbaux de plus en plus incontrôlés, collections d’objets curieux dans le jardin public de personnalités que l’académie a consacrées pour certains ! Mais le passage de l’éléphant du MINAT dans le magasin de porcelaine, a-t-il produit l’effet escompté ? A-t-il suscité le degré d’indignation populaire requis pour avancer le pion suivant sur l’échiquier de la répression. Apparemment pas. Alors on a poussé en première ligne la presse à gages : le fétichisme de l’écrit reste intact dans nos sociétés.
Trois exemples ici suffiront amplement : « Génération libre », « Le Pélican » et « Le Quotidien ». Le premier titre en grande une : « Maurice Kamto donne l’ordre de brutaliser le ministre et l’ambassadeur en Belgique !! ». Plutôt très affirmatif et sans ambiguïté. Ordre écrit ? Oral ? Sur la même page toutefois mais en toutes petites lettres, le journal se dédie, un peu comme quelqu’un qui crie une chose au micro dans une salle pleine, puis la dément en chuchotant à l’oreille de son voisin : « Selon certaines indiscrétions, les informations venant de la Belgique laisseraient croire que le président du MRC serait le donneur d’ordre » ! Quel journalisme ! « …laisseraient croire ? » Et sur la base de cette incertitude, on peut se permettre d’être aussi affirmatif? Le Pélican, quant à lui, met les petits plats dans les grands : il affirme, juge et condamne à la fois : « Attaques de Bruxelles : l’infamie de Maurice Kamto ! » Décidément plutôt bien informé, le Pélican révèle que « L’instigateur de ces actes et ses complices seront interpellés afin de répondre de leurs actes devant la rigueur de la loi camerounaise ». Comprenons-nous bien : il ne parle pas des auteurs desdits actes et de leurs complices, mais de leur instigateur et de ses complices. Un remake de 2018 en somme, avec ceci de curieux que, plus c’est différent (la scène du crime est à l’étranger), plus c’est la même chose lorsqu’il s’agit du MRC. Quant au troisième chasseur de scalps de la presse, « Le Quotidien », il se contente d’affirmer ce qu’il entend faire passer pour des faits établis (même si en droit cet exercice devrait être contradictoire) : « La BAS exécute l’ordre de Maurice Kamto et frappe MOUNOUNA FOUTSOU et l’ambassadeur EVINA ». Mais le choix des mots ici n’a rien de hasardeux : « frappe » ? Sont-ils encore vivants, les deux victimes ainsi « frappées » ? La réponse affirmative ici devrait surprendre ceux qui sont pointilleux sur les mots. Et ce choix interroge sur la perception que l’on veut faire partager des événements en question. Des actes terroristes, n’hésitent pas à affirmer les voix du système. On songe à « Manger l’herbe d’autrui ? Quel crime abominable ! » La scène dudit crime se trouve être en Europe, espace où les politiciens affrontent habituellement tomates et œufs pourris, enfarinades, sans pour cela ni tomber dans, ni en appeler à l’hystérie collective. Mais cette hystérisation du débat public se fait ici à dessein : elle rentre dans la construction de la partition. Considérant sans doute l’opinion déjà suffisamment travaillée, les artisans derrière ce complot en cours peuvent alors commencer à lever le voile sur certains pans de leur jeu. Quoi de mieux pour cela qu’un échantillon restreint d’acteurs politiques ? D’où l’entrée en scène d’Anicet Ekané et de Kom Hervé Emmanuel, grimés en cavaliers de l’apocalypse.
Le casting de ce duo pour « Dimanche midi », une émission de grande écoute de la CRTV radio, ne doit rien au hasard. Ce choix privilégie l’approche fonctionnelle pour augmenter les chances de convaincre l’opinion : un homme politique de « l’opposition » ou de ce qui veut se faire passer pour tel, un représentant du parti au pouvoir en quasi rupture de ban depuis que son parti l’a disqualifié à une élection locale au motif de la double nationalité. Comment les soupçonner d’entourloupe ? Et le duo s’y est mis à fond : indignation surjouée à outrance, insistance lourde sur l’insuffisance de la dénonciation par le président du MRC des événements de Bruxelles, et autres grimaces du même registre. Une déclaration, attribuée au Président du MRC et signée de son Secrétaire Général en date du 07 mars 2025, a cependant été publiée sur le Net. Elle comprend largement et curieusement (il est pourtant de notoriété publique que M. Kamto est tout sauf un imbécile) le comportement des activistes de Bruxelles, refuse de les condamner (« …sans porter de jugement sur les méthodes employées… »), les justifie même (« …reconnaissons que ces actions sont souvent le fruit d’un désespoir grandissant… »). En un mot, une lettre qui encourage les activistes de Bruxelles, pour dire le moins. Du pain béni pour le système, en somme. Sauf qu’elle n’est en fait qu’une forgerie adroite, d’ailleurs vite dénoncée par le véritable SG du MRC : « Un communiqué attribué au Secrétaire Général du MRC, Me Christopher NDONG, circule dans les réseaux sociaux depuis hier 07 Mars 2025. Le dit communiqué donne l’impression que le MRC et le Pr Maurice KAMTO cautionneraient les violences subies par le ministre de la jeunesse et sa suite en Belgique. Le Secrétaire Général du MRC, Me Chritopher NDONG n’est associé ni de près, ni de loin à ce communiqué. » Mais pourquoi le MRC a-t-il choisi dans cette délicate situation d’être dans la réaction et non la pro-action ? pourrait-on se demander à bon droit. Il existe des raisons rationnelles à cela.
Il faut se rappeler que les événements de Belgique 2025 ne sont pas isolés. Ils font écho à ceux de Paris en 2019. Le pouvoir camerounais avait longtemps épilogué sur l’implication du président du MRC à titre de donneur d’ordre. Les investigations n’avaient toutefois pas permis d’étayer matériellement lesdites accusations. Entre temps, la BAS a continué à sévir, sans que leurs actions soient attribuées à tierce personnes. On était alors « entre temps », au creux de deux élections, et théoriquement Maurice Kamto était considéré hors course pour 2025, jusqu’à ce qu’il commence à affirmer avec conviction puis en vienne à l’annoncer, sa candidature jusque-là jugée impossible au scrutin présidentiel de 2025. Pourquoi, avant cette échéance, les actions de la BAS, traquant le Président de la République à l’intercontinental de Genève par exemple en juillet 2021, n’avaient-elles pas été attribuées au MRC et à Maurice Kamto ? Parce que à cette date-là, le problème Maurice Kamto/MRC était considéré comme réglé. En tout cas, instruit depuis les événements de Paris 2019, le président du MRC avait anticipé à l’orée de l’année électorale 2025 et mis en garde ses militants et sympathisants contre les provocations et les manipulations dont pourrait user le pouvoir pour tenter de discréditer le parti et ses leaders, dans le but de les écarter des élections. Et cette mise en garde a été plus d’une fois reprise par le Secrétaire National à la communication du MRC qui en janvier 2025 écrivait : « Depuis quelques temps des individus bien connus se réclamant de l’opposition font à longueur de journée des publications calomnieuses et de provocations à l’endroit de Maurice KAMTO notre candidat. Ces spécialistes de la diversion et sous-traitants du régime infiltrés dans certains partis de l’opposition veulent nous replonger dans l’ambiance de 2018 pour nous détourner de notre seul et unique adversaire qu’est le régime de Paul BIYA. Non seulement nous n’allons pas leur donner la possibilité d’exister car tel est leur objectif pour justifier leur perdiem, nous ne devrons en aucun cas nous en prendre aux leaders auxquels ils s’identifient car ils ne sont pas notre cible. » M. Joseph Emmanuel Ateba ne serait-il pas adepte de la théorie du complot ? Il suffit, pour relativiser la pertinence de cette interrogation en contexte camerounais, de s’en remettre aux faits. Et les complots, le système en place au Cameroun n’en est jamais avare face à ses adversaires.
L’affaire Survie - Cameroon - Survival Initiative (SCSI), lancée en avril 2020 par le MRC pour venir en aide dans l'urgence aux populations camerounaises confrontées à la pandémie du Covid-19 en est un bel exemple. Le pouvoir camerounais avait alors affirmé qu’il s’agissait d’une collecte d’argent destinée à acheter des armes destinées aux sécessionnistes anglophones ( !), sans évidemment produire la moindre preuve desdites allégations. Une accusation d’une gravité incroyable, non suivie des effets attendus en pareille hypothèse. Une année plus tôt, une initiative de certains activistes camerounais réunis en Allemagne en soutien aux sécessionnistes anglophones avait été imputée au MRC par le pouvoir. Toujours sans le moindre début d’élément matériel à charge. Ces deux coups ne sont cependant pas particulièrement tordus ; le pouvoir dans le domaine du genre a tenté de faire mieux.
Comme l’affirme Maurice Kamto (et cette affirmation n’a jamais été démentie par le pouvoir qui du reste peut encore le faire), « En revanche, alors même que nous avions dûment informé l'appareil sécuritaire de l'Etat de ce que des individus identifiés et remis entre les mains des services de sécurité compétents nous avaient contacté dans le but de nous associer à une prise du pouvoir par les armes au lendemain de l’élection présidentielle d'octobre 2018, non seulement cette initiative antirépublicaine et antipatriotique n'a jamais été rendue publique par le pouvoir, mais les individus en question n'ont jamais été jugés et condamnés, à ma connaissance ! C’est donc un terrible traquenard qui nous avait été tendu. Bien qu’on n'y soit pas tombé, grâce à nos convictions républicaines viscérales et notre attachement profond au changement dans la paix et par les urnes, le pouvoir ne s'est pas découragé. » Et le président du MRC de poursuivre : « Il poursuit son dessein maléfique de persuader les Camerounais et le monde que nous voulons prendre le pouvoir par la violence ou par les armes. » Un tantinet obsessive, la réaction de Maurice Kamto ? On l’aurait juré avant cette récente affaire des enfarinements bruxellois. Car, sur quoi repose toute cette affaire bruxelloise ?
La Une de « Génération libre » nous éclaire singulièrement là-dessus : « Selon certaines indiscrétions, les informations venant de la Belgique laisseraient croire que le président du MRC serait le donneur d’ordre ». Elle repose donc entièrement sur l’imagination fertile et maligne du pouvoir en place. Aurait-il eu en sa possession le moindre fait matériel incriminant le MRC ou son président, on ne serait plus, à l’heure qu’il est, en train de recourir aux journaux et aux politiciens à gages pour préparer le terrain à une éventuelle arrestation des cadres du MRC. Mais il ne s’agit ici que d’une lecture au premier degré, qui ne tient pas compte des indiscrétions du sieur Zang Zang Elie. En mettant ensemble tous les éléments de ce puzzle macabre, il commence à se dessiner quelque chose de beaucoup plus sinistre encore. A défaut de prendre le MRC et ses cadres en flagrant délit de trahison haute ou basse – tout est question d’instrument d’observation ou de mesure – il apparaît que le pouvoir s’ingénie à les pousser à la faute afin de sévir de la façon la plus extrême, comme l’a annoncé Atanga Nji. Peu importera in fine qu’il s’agisse d’une véritable faute ou d’une apparence de faute. Et le pouvoir y semble d’autant plus déterminé que le vent, en ce début d’année électorale 2025, semble résolument se tourner contre lui : l’inhabituel engouement des Camerounais pour cette élection ; la conviction que la candidature de Maurice Kamto, longtemps considérée comme hors course, sera recevable au regard des textes en vigueur ; la question sensible de la publication de la liste nationale des inscrits, document qui permet la dissipation d’une vieille et tenace mythologie électorale socle de toutes les fraudes depuis l’aube de « l’indépendance » du pays ; la perspective pour le MRC de disposer d’un véritable financement pour le scrutin de 2025… Autant dire une avalanche de mauvaises nouvelles à conjurer à tout prix.
Mais comment conjurer un tel mauvais sort ? En la matière, au Cameroun, l’histoire offre presque toujours une de ces solutions dont on se soucie peu de l’anachronisme. En 1955, Roland Pré avait trouvé la solution de génie : profiter des émeutes populaires pour interdire l’UPC, parti qui pour sa survie, avait été ainsi contraint à la clandestinité, offrant du coup l’opportunité rêvée pour engager contre lui, ses leaders, membres et sympathisants, une campagne d’éradication radicale. Anicet Ekané et Hervé Emmanuel Kom, sur « Dimanche midi », ont dessiné le diable sur le mur, avec une innocence feinte à la perfection. Ils ont désigné le bouton rouge qu’ils ne peuvent pousser eux-mêmes, en toute connaissance des éventuelles conséquences qui pourraient découler de la mise en œuvre du projet macabre qu’ils soutiennent. M. Zang Zang a eu la bonté d’en avertir les futures victimes, qui selon ses indiscrétions, pourraient tous n’être que de la même tribu. En 1914, un jeune fou, assassinant l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, avait déclenché la première guerre mondiale. Celle-ci fit plus de 9 millions de morts et disparus. Mais Gravrilo princip n’était qu’un fou, dont le bras insensé était armé par « La Main Noire », une organisation secrète serbe. Anicet Ekané et Hervé Emmanuel Kom sont-ils des fous ? Y a-t-il une main noire qui tire les ficelles dans leurs dos ? Difficile à dire dans les eaux troubles actuelles. Il n’empêche qu’ils manipulent de la dynamite, et ceci en contexte incendiaire.
Roger KAFFO FOKOU, écrivain.
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