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L'évêque, pasteur et grand seigneur

Par Thierry Pécout, auteur de « Les cathédrales », Historia Spécial du 01/11/2001, n°74, page 26

 
Dans un article, « Le défi démocratique au Cameroun : l’obstacle religieux », nous disions que le clergé par tradition appartient à l’aristocratie et que son passage du côté du peuple, phénomène récent, change presque toujours le cours de l’histoire. A contrario, son conservatisme déséquilibre les rapports de force en présence en faveur du statu quo. Le magnifique texte qui suit nous conduit aux racines de ce complexe aristocratique dont le clergé camerounais est encore prisonnier aujourd’hui, racines d’un mal dont il doit se faire exorciser pour aider le peuple camerounais à faire progresser son histoire. Lisez plutôt.

 

 

« Le Moyen Age ignore nos distinctions contemporaines entre vie spirituelle et vie temporelle. L'évêque est donc bien plus qu'un chef religieux, c'est quelqu'un, souvent issu de l'aristocratie, qui exerce de hautes fonctions publiques dans la cité.

 

« L'Eglise médiévale s'est construite d'abord à  partir de structures locales, l'évêché, la paroisse, avant de devenir un ensemble centralisé autour de la personne du pape. C'est dire l'importance de l'évêque qui, dans sa cité, est la base de la vie religieuse. Dans le cadre de son diocèse, l'évêque dirige en effet la communauté des fidèles, et veille sur l'accomplissement des rites chrétiens. A l'origine, l'évêque est le seul, avant que ce pouvoir ne soit délégué aux prêtres des paroisses, à  dispenser le baptême. De fait, ses fonctions religieuses nécessitent des ressources qu'il tire des biens et revenus constituant le temporel de son église : l'évêché. Pourtant, le Moyen Age ignore nos distinctions contemporaines, et la frontière entre ce qui nous paraît religieux et ce qui ne l'est pas, y est bien perméable. D'abord, parce que beaucoup de domaines touchent de près ou de loin au religieux : depuis le pouvoir politique, exercé par des princes sacrés et tenant leur légitimité de Dieu, à  la vie quotidienne, rythmée par le calendrier liturgique chrétien, en passant par la vie individuelle, dont la fin ultime ne doit être que le salut de l'âme. Encadrer les chrétiens, dispenser les sacrements, est donc également une tâche d'administration, aussi justifiée que l'exercice de la justice ou la garantie de l'ordre public. Veiller à  ce que chacun puisse faire son salut est une mission d'ordre public, peut-être la plus éminente pour les hommes de ce temps. L'évêque est donc bien plus qu'un chef religieux.

 

« Il détient un pouvoir considérable, non seulement du fait des prérogatives de sa charge, mais aussi parce que, souvent, c'est un grand personnage, issu d'une puissante famille de notables urbains ou d'aristocrates. Au début du Moyen Age, les royaumes romano-germaniques qui, en Occident, prennent la suite de l'Empire romain, s'appuient sur les évêques comme rouages, à  l'égal des comtes, des administrations locales. Etre évêque, c'est exercer de hautes fonctions publiques, lever l'impôt, convoquer l'armée, rendre la justice. L'évêque de Cahors, Didier, issu d'une des plus puissantes familles de la Gaule du Sud, a été éduqué à  la cour royale, avant de se voir confier la charge épiscopale. Il se fait le protecteur de sa cité, et, vénéré comme un saint après sa mort, poursuit dans l'au-delà  son œuvre tutélaire. Il nous est connu grâce à  une Vie qui relate son existence exemplaire. Et pour son biographe, ce qui importe avant tout, c'est non seulement sa piété, mais aussi le caractère illustre de ses origines sociales. Cela lui vaudra d'ailleurs d'accéder à  la cour mérovingienne et d'exercer de hautes charges financières auprès du roi Dagobert : " Vers la même époque, [...] Rustique, frère de Didier, reçut l'archidiaconé de la ville de Rodez. Siacre, son autre frère, fut investi à  la même époque de la dignité comtale et eut la chance d'épouser une très illustre jeune fille, originaire d'Albi, nommée Bertolène, qui menait une vie dévote et manifestait pour les églises beaucoup de zèle. Elle survécut à  son mari et légua toute sa fortune aux églises. [...] Didier devient son familier [du roi Dagobert], si intime que celui-ci l'éleva à  une dignité plus haute que celle qu'il avait revêtue auparavant. Aussi le roi Dagobert commit à  sa discrétion ses trésors les plus abondants et l'ensemble du mobilier du palais. " (Vie de saint Didier de Cahors). Rien d'étonnant à  ce que la fonction d'évêque attire les ambitieux qui souhaitent faire carrière auprès des princes. Localement puissant, l'évêque est aussi un homme de cour.

 

« Il n'en reste pas moins un pasteur. L'évêque dirige la communauté chrétienne, il en est le surveillant, le veilleur : n'est-ce pas le sens originel de son nom en grec, episcopos ? Sa charge s'exerce donc en premier lieu dans le domaine spirituel. " Sa fonction propre est avant tout de lire les Ecritures, de passer en revue les canons, d'imiter les exemples des saints, de s'appliquer aux veilles, aux jeûnes, aux prières, d'être en paix avec ses frères, de ne mépriser personne parmi les membres de sa communauté, de ne condamner personne qui n'ait fait l'objet d'une enquête. Ainsi, il s'imposera à  la fois par son humilité et par son autorité ", souligne vers 990 Abbon, abbé de Fleury, qui cite Isidore de Séville.

 

« L'évêque se veut le successeur des apôtres. " Le pouvoir et l'autorité d'absoudre et de lier ont été attribués aux évêques, c'est-à -dire aux successeurs des apôtres par le Christ, c'est ce qui apparaît à  la lecture des Evangiles ", rappelle Jonas d'Orléans, vers 829, dans son Métier de roi . Le rituel de l'imposition des mains, administré par son archevêque, l'inscrit dans la longue lignée de ceux qui ont reçu l'Esprit Saint des mains du Seigneur, le jour de la Pentecôte, et qui peuvent distribuer les sacrements. C'est pourquoi l'évêque a d'abord un pouvoir d'ordre, il confère tous les sacrements, comme la confirmation, et surtout l'ordination des prêtres. C'est lui qui consacre les huiles saintes, les églises et les autels, et réconcilie les sanctuaires profanés. Il a la responsabilité de l'école cathédrale et de la formation des clercs, qu'il délègue à  l'archidiacre ; il doit veiller à  répandre l'Evangile, par le biais de la prédication. Il a également un pouvoir de juridiction. Il légifère pour son diocèse et contrôle son clergé, en le réunissant périodiquement en synode, a la haute main sur le réseau paroissial et les autres circonscriptions de son diocèse, tel l'archidiaconé. L'encadrement des églises, les cimetières, les biens ecclésiastiques relèvent de son autorité. En droit, les monastères de son diocèse dépendent de sa juridiction, mais certains d'entre eux, dits exempts, lui échappent et sont directement rattachés à  l'autorité du pape. Il dispose d'un tribunal et exerce sa juridiction sur tous, clercs et laïcs, non seulement pour les affaires strictement ecclésiastiques, mais aussi pour les causes qui relèvent de sa compétence en fonction des coutumes et des droits locaux.

 

« Il lui faut veiller sur les chrétiens de son diocèse, veiller à  leur respect des pratiques chrétiennes et des sacrements, veiller à  l'orthodoxie de leur foi. A ce titre, il doit pourchasser les hérétiques et les amener à  reconnaître leur erreur. Jusqu'au début du XIIIe siècle, c'est sur le seul tribunal épiscopal que repose la lutte contre l'hérésie. Mais les évêques ne sont guère efficaces contre les vaudois, et surtout les cathares du Languedoc et d'Italie du Nord - beaucoup d'évêques de ces régions ont d'ailleurs des parents ou des amis plus ou moins liés au catharisme. Avec l'apparition de l'Inquisition, entre les années 1229 et 1233, un tribunal spécial est créé à  cet effet. Mais il échappe aux évêques : il est confié aux ordres mendiants, franciscains et dominicains, n'a aucun compte à  rendre aux autorités ecclésiastiques locales et ne relève que du pape.

 

« Pour tenir son rang, entretenir les biens dont il a la charge, l'évêque dispose d'un patrimoine et de revenus, l'évêché. Il s'agit de droits seigneuriaux très divers, acquis à  la suite de nombreuses donations, de legs, provenant non seulement des laïcs et des grands, mais aussi des clercs eux-mêmes, lorsqu'ils entrent dans les ordres ecclésiastiques. Nombre de seigneuries, d'églises privées, d'objets précieux et de bibliothèques sont ainsi légués à  leur cathédrale par les prélats. En outre, l'évêque prélève sur les clercs de son diocèse une série de droits et de taxes, une partie des dîmes et des droits de sépulture, la taxe synodale que lui versent ses clercs, le droit de gîte pour sa suite auprès de ces derniers, quand il visite son diocèse. Très lourd à  assumer, ce droit devient une procuration, qui est un forfait en argent. Quant au subside, il peut se lever au gré de besoins exceptionnels. Tout cela constitue le temporel d'une église cathédrale et doit être géré au mieux : cela suppose des archives, un personnel et une administration spécialisés. Mais tous les diocèses n'ont pas les mêmes revenus. Entre les circonscriptions provençales, de faible superficie, et les très vastes diocèses du centre de la France, il y a de notables différences. Au début du XIVe siècle, si le siège de Rouen dégage 36 000 florins annuels, celui d'Apt (Vaucluse) n'en rapporte que 750.

 

« Dans ses fonctions pastorales, comme dans son œuvre administrative, l'évêque est assisté de l'archidiacre et d'un collège de prêtres, les chanoines. La vie de ces derniers a été réorganisée par la règle d'Aix-la-Chapelle en 816. Mais certaines de ses dispositions, comme la pratique de la vie commune, sont tombées en désuétude. Ce groupe de clercs, qui vit auprès de la cathédrale, assiste l'évêque pour le service divin tout en concourant à  l'administration du diocèse. Les chanoines disposent de revenus gérés dans le cadre de la mense capitulaire. Nommés par leurs pairs, avec un droit de regard de l'évêque, ils viennent souvent, mais pas exclusivement, de grandes familles locales. Leur nombre rappelle parfois le collège des apôtres. Les chanoines disposent d'un patrimoine considérable, constitué de successions, donations, droits seigneuriaux, églises, ainsi que des droits prélevés par ces dernières.

« L'autorité de l'évêque se manifeste par nombre de signes de préséance. Son vêtement somptueux, ses attributs, les pontificalia , la crosse, la mitre et l'anneau, attestent son rang et ses devoirs. La place centrale qu'il occupe lors de la célébration des grandes fêtes liturgiques, son trône disposé au fond du chœur tandis que les chanoines siègent dans leurs stalles sur les côtés, lui confèrent une aura considérable. Ses prédécesseurs au siège épiscopal, le plus souvent sanctifiés, et dont il organise le culte, le rattachent à  une vénérable lignée, le guident et le protègent. Enfin, l'escorte qui l'accompagne souligne sa puissance.

 

« Devenir évêque suppose des conditions. L'âge requis est de 30 ans au minimum, et il est nécessaire d'avoir obtenu les ordres ecclésiastiques, quoiqu'une dispense pontificale soit possible. La formation des prélats est de plus en plus soignée, et, à  partir du XIIe siècle, beaucoup d'entre eux ont suivi un enseignement de juriste (en droit canon ou civil), ou de théologien. Certains appartiennent aux ordres religieux les plus prestigieux du moment, les bénédictins traditionnels, les clunisiens, puis les cisterciens au XIIe siècle, et les mendiants à  partir du siècle suivant. " Ayez soin d'élire un homme qui puisse, par le mérite de sa vie et la connaissance de la science, vous diriger et vous être utile, et qui soit conforme aux canons sacrés du concile de Carthage. [...] Veillez cependant à  ne pas prendre le risque d'élire un analphabète, ou quelqu'un qui est corrompu par la peste de l'hérésie ou qui souffre de quelque maladie des membres, non plus qu'un clerc marchand ou trempant dans des profits malhonnêtes et honteux, ou impliqué dans des crimes affreux, ou quelqu'un de mauvaise réputation ou possédé par les démons ou des passions semblables ", préconise Hervé, archevêque de Reims, vers 921-922.

 

« En droit, l'évêque doit son élection au peuple et au clergé diocésains. Mais ce sont en fait les seuls chanoines qui sont maîtres de son choix, sans que l'intervention des pouvoirs princiers n'ait jamais pu être écartée tout à  fait. D'ailleurs, dans l'exercice de ses attributions judiciaires, l'évêque doit nécessairement passer par les autorités séculières, car " aucun clerc n'édictera ou ne portera de sentence de mort et n'exécutera aucune peine de sang ou n'assistera à  une exécution ", rappelle, en 1215, le canon 18 du concile de Latran IV. Désigné par acclamation unanime, ou bien choisi par la majorité ou la partie la plus saine du collège des chanoines, l'élu doit être confirmé par l'archevêque ou le pape, puis consacré dans les trois mois. Ce n'est qu'à  ce moment-là  qu'il dispose de la plénitude de son pouvoir épiscopal.

 

« Mais l'évêque détient aussi d'importantes attributions publiques. Quelquefois, il peut battre monnaie. La cérémonie d'intronisation manifeste la dualité de sa charge. Marquant l'entrée en fonction du pasteur, elle souligne aussi ses liens avec les autorités princières. C'est pourquoi l'évêque y est aussi investi des symboles de son autorité publique, les regalia , par le prince, le roi ou l'empereur, et lui doit à  ce titre un serment de fidélité. Nombre de conflits ont marqué ce moment, avant que l'Eglise n'élabore, grâce à  la réflexion du canoniste Yves de Chartres, un compromis susceptible de préserver la volonté d'autonomie du clergé et le désir des souverains d'exercer un contrôle sur la nomination des évêques. Le serment au roi est disposé de telle sorte qu'aucune confusion ne puisse être possible. Le roi investit un seigneur temporel, mais ne fait pas l'évêque : ce dernier ne doit sa puissance spirituelle qu'au rituel d'ordination.

 

« Tant que la chrétienté occidentale reste une confédération d'églises locales, le plus souvent placées sous la domination des puissances princières et des grands laïcs, l'évêque dispose localement d'une très large autonomie. Celui de Rome, le pape, a certes une prééminence sur ses collègues, comme le signale dès 451 le concile de Chalcédoine. Mais il n'a guère les moyens de diriger réellement l'Eglise. A partir du XIe siècle, les papes font peu à  peu prévaloir une nouvelle conception de l'Eglise chrétienne. C'est la réforme grégorienne, qui porte le nom d'un de ses principaux instigateurs, le pape Grégoire VII (1073-1085). La papauté s'efforce d'organiser l'Eglise occidentale sous sa direction, en instaurant une hiérarchie et une centralisation de plus en plus efficaces.

 

« Les évêques deviennent ainsi des rouages et des relais locaux de la puissance pontificale. Leur nomination échappe peu à  peu au collège des chanoines et fait intervenir l'autorité pontificale. Les nouveaux évêques choisis durant cette période de réforme sont d'actifs défenseurs de la papauté. Ils sont souvent mis en place pour réorganiser les Eglises locales, non sans mal, car il s'agit avant tout de lutter contre l'emprise des pouvoirs laïcs sur les clercs, en déposant quelquefois les prélats récalcitrants. Ainsi, Yves de Chartres, élu en 1090 après la déposition de son prédécesseur pour simonie (le fait d'acquérir une dignité ecclésiastique à  prix d'argent), doit sa consécration au pape Urbain II, et ce, contre la volonté de son propre archevêque. Yves de Chartres (  vers 1115) est caractéristique de ce clergé novateur : spécialiste du droit de l'Eglise, il fournit à  la papauté des arguments intellectuels pour instaurer le nouvel ordre chrétien, quitte à  entrer en conflit avec le roi de France Philippe Ier, dont le remariage est jugé illégitime.

 

« Au XIVe siècle, ce système est achevé et, entre-temps, il s'est doublé de la mise en place d'une fiscalité élaborée frappant les revenus de ceux qui détiennent une charge ecclésiastique, les bénéficiers. Placer ses fidèles, ses parents et ses familiers est un moyen pour le pape d'asseoir son autorité. Le roi de France veille aussi à  ce que ses conseillers et ses proches collaborateurs ecclésiastiques obtiennent des charges épiscopales gratifiantes destinées à  rémunérer leurs services. A cette époque, nombre d'évêques sont aussi des hommes du roi de France. Ainsi de Jean de La Grange (  1402), conseiller du roi Charles V (1364-1380), devenu évêque d'Amiens en 1373, avant de coiffer le chapeau de cardinal. A la fin du Moyen Age, l'évêque s'est transformé en un officier dépendant étroitement des faveurs pontificales et des subtils équilibres que le pape, ses cardinaux et les souverains temporels s'efforcent d'entretenir.

 

« Mais leur fonction s'avère du même coup particulièrement exposée et les conséquences de ces rapports de force peuvent s'avérer redoutables pour les prélats. Ainsi, lorsque le pape Jean XXII parvient sur le trône de saint Pierre, en 1316, il s'attache à  consolider son autorité en évinçant des sièges épiscopaux les prélats installés par son prédécesseur Clément V. Certains procès alors intentés à  des évêques comploteurs, tel Hugues Géraud, évêque de Cahors, accusé d'avoir voulu empoisonner le pape et ses proches, et qui est exécuté, sont révélateurs du mode de vie et des ambitions des évêques. Ainsi de l'archevêque d'Aix, Robert de Mauvoisin, qui est accusé de mener une vie scandaleuse en 1318 et qui doit renoncer à  sa charge au bénéfice d'un fidèle du pape Jean XXII. C'est qu'on l'accuse d'extorsion de fonds et d'abus de pouvoir. " A la suite d'une rixe qui avait éclaté entre ses familiers et des particuliers de plusieurs localités du diocèse d'Aix, déclare un témoin, il a soumis ces localités à  l'interdit ecclésiastique avec précipitation et en contrevenant au droit. Et il a eu l'audace d'extorquer injustement une certaine quantité d'argent pour la levée de l'interdit. " D'après les témoins à  charge, l'archevêque est passionné par la chasse et il entretient près d'une douzaine d'oiseaux de proie, faucons et éperviers, et de chiens de chasse ; ses lévriers parcourent son palais, mordant quelquefois les visiteurs imprudents. Le prélat chasse à  cheval le lièvre et galope derrière sa meute en hurlant et en vociférant. Enfin, il jure comme un beau diable, aussi bien par le ventredieu ou le jarnidieu, que par la tête de Dieu, quand il n'insulte pas la Vierge et les saints. Le pasteur s'efface ainsi très souvent derrière l'homme de cour, qui vit comme un prince de l'Eglise ».



03/12/2011
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