LA CHINE PUISSANCE IMPÉRIALISTE TRIOMPHANTE
Le monde évolue désormais comme un TGV, et ceux qui ne le savent pas, qui ne se tiennent pas au courant risquent d’être en retard d’une guerre. Comment se positionner convenablement et avec profit dans le monde de demain quand on se trompe sur le positionnement des principaux acteurs sur l’échiquier ? Quand l’on confond propagande et réalité ? Il faut être informé, aussi complètement que possible, avoir aussi bien la bonne que la mauvaise information, et les moyens de savoir la qualité de l’une et de l’autre, de se faire une idée des enjeux de l’information comme de la désinformation. Dans l’article qui suit, mis en ligne par robertbibeau@hotmail.com, nous avons chiffres à l’appui un autre visage de la Chine, et conséquemment un autre visage du monde. Chacun est encouragé à vérifier ces chiffres ainsi profusément mis à sa disposition, afin de s’approprier véritablement l’information reçue, pour en faire le meilleur usage possible.
Roger KAFFO FOKOU
robertbibeau@hotmail.com
15.02.2012
http://www.centpapiers.com/la-chine-puissance-imperialiste-triomphante/94782
« Il était une fois un pays immense aux paysages bucoliques, rempli d’un milliard de paysans paisibles qui travaillaient fiévreusement la terre généreuse pour en tirer leur riz quotidien. Un jour d’infortune, suite à une révolte de palais à la Cité interdite, manigancée par des nationalistes « infiltrés » au sein du Parti Communiste bien aimé, le pays sombra dans les ténèbres et la Chine socialiste redevint capitaliste comme avant la Révolution démocratique dirigée par le Grand timonier (1949).
Du jour de ce retour au mode de développement antique, la République populaire de Chine (RPC) se lança dans un processus de développement capitaliste débridé, puis, destinée inhérente à ce régime économique, elle passa à la phase impérialiste triomphante. La Chine en est là aujourd’hui. Sa classe monopoliste montante étend son emprise sur de nouveaux marchés extérieurs, elle exploite la main d’œuvre chinoise et étrangère dans certains pays d’Asie, s’empare des ressources naturelles de pays néo coloniaux d’Afrique; elle prête ses capitaux ou s’approprie des entreprises internationales pour accaparer leurs technologies de pointe et leurs marchés. Elle vend des armes à certains pays en guerre active ou larvée (Pakistan, Myanmar). La RPC fait tout ce qu’un pays impérialiste doit faire car elle est consciente que la répartition de la plus-value mondiale dépend de la place occupée par un grand pays au sein de la nouvelle division internationale du travail.
Étant donné qu’au stade impérialiste de développement économique mondial, tous les marchés, toutes les zones de ressources naturelles et toutes les aires d’exploitation de la main d’œuvre sont déjà accaparés par l’une ou l’autre des puissances impérialistes en piste, la Chine n’a pour alternative que de mener des guerres commerciales, financières et monétaires de conquête afin de REPARTAGER les zones d’influence et d’exploitation hégémoniques.
Pour le moment, les méthodes d’expansion chinoise sont différentes des méthodes utilisées par les États-uniens qui eux amorcèrent leur épopée par le génocide des peuples amérindiens et par des guerres militaires contre leurs voisins (Mexique, Canada, Haïti, Cuba), et qui depuis leur apogée ne cessent de mener des agressions partout dans le monde. Pour sa première phase d’expansion impérialiste, la Chine joue la conciliatrice et tente, autant que faire se peut, d’apaiser le jeu de la concurrence entre les trois blocs impérialistes opposés – L’Union de l’Euro – l’ALENA du Dollar – l’Alliance de Shanghai du Yuan –. Mais cette retenue et cette diplomatie ne doivent pas faire mirage, la Chine impérialiste commence à s’armer et quand les États-Unis deviendront trop menaçants – eux qui viennent de déplacer leurs flottes de guerre vers le Pacifique – l’empire du milieu sera prêt à riposter.
En aucun temps on ne saurait considérer ce portrait de l’économie chinoise comme une contribution à l’hystérique ‘péril jaune’. Les peuples du monde, y compris les peuples chinois, américain, canadien et français, ont d’abord comme ennemi leur propre bourgeoisie nationale et ils doivent refuser de mourir pour défendre leurs capitalistes nationaux contre les capitalistes nationaux étrangers. Voici le portrait d’un géant au pays des superlatifs. Prenez garde cependant, ces statistiques éloquentes de puissance dissimulent la Chine d’en bas, celle de l’arrière-pays, la Chine du tiers monde (1).
SUPERFICIE - POPULATION – PIB – CROISSANCE
En superficie la Chine est le 4e pays du globe avec 9 596 961 km2 et le premier par sa population soit : 1,33 milliards d’individus (plus de 1/6 de la population mondiale) ; la population travailleuse est de plus de 820 millions d’individus et près de 95 % de la population est alphabétisée (2). La Chine compte 200 villes de plusieurs millions d’habitants (contre 39 en Europe). Son produit intérieur brut (PIB) est de 8 765 MM $ (2e)[ et il croît en moyenne de 9 à 11 % par année (contre 1 à 3 % hors inflation pour les pays impérialistes en déclin) (3). Le PIB par habitant est de 8 600 $ (95e), par contre 55 millions de chinois gagnent plus de 45 000 $ par année et la Chine compte 271 milliardaires « rouges » et 960 000 millionnaires « pourpres » ; 70 multimillionnaires siègent à l’Assemblée nationale populaire pendant que 20 % des chinois vivent pauvrement (4). La répartition de la richesse est identique à celle que l’on retrouve dans des pays impérialistes comme Israël, la France ou les États-Unis.
Le secteur de la production industrielle, source de toutes richesses sociales – que l’on identifie au secteur secondaire en Occident – fournit 47 % du PIB (contre 20 % dans les pays impérialistes « post-industriel, tertiarisés et de services ! »). Depuis quelques années, grâce à cette industrialisation poussée, la Chine fournit 33 % de la croissance économique mondiale (1er). (5) L’inflation est de 3,3 % et le taux de chômage de 4,4 % (contre 9 à 15 % dans les pays impérialistes en déclin) (6).
En Chine, les 500 plus grands monopoles (étatiques ou privés) cumulent 720 MM $ d’actifs et 242 MM $ de chiffre d’affaires annuel soit l’équivalent de 91 % du PIB industriel du pays ce qui donne une idée du niveau extrême de concentration monopolistique. Exactement 61 entreprises chinoises figurent dans le Fortune Global 500 et elles comptent pour 11,5 % des profits de ces grandes corporations mondiales.
ÉNERGIE
La Chine consomme 2,43 milliards de tep d’énergie annuellement (1er). Elle produit 4,206 TWh d’électricité majoritairement d’origine thermique (charbon) dont 721 TWh d’origine hydroélectrique (1er). Elle vient de mettre en service une ligne de haute tension de 1 330 Km de longueur à 660 kV (3e). La Chine devrait détenir 380 GW de puissance hydroélectrique installée en 2020 (1er). Le pays développe rapidement sa filière nucléaire. Il possède 13 réacteurs en opération et 26 en construction soit 40 % des réacteurs en construction dans le monde (1er) pour une puissance de source nucléaire cumulée qui atteindra 39,5 GW (1er) en 2015. La part de technologie chinoise est de 77 % dans la construction de ces réacteurs de 3e génération (CPR-1000 et bientôt CAP-1400 MW de 4e génération). Elle exportera cette technologie sous peu (7).
La Chine possède 44,73 MW de capacité installée (1er) ou 22,7 % des capacités éoliennes en opération dans le monde (les États-Unis sont 2e avec 20,4 %). Elle développe un générateur éolien de 6 MW muni de pales de 128 mètres de diamètre, rejoignant ainsi l’Allemagne, seule protagoniste dans la maîtrise de cette technique. Elle a commencé à exporter sa technologie éolienne et les constructeurs chinois occupent les 3e, 5e et 7e places au top dix des fournisseurs mondiaux.
MÉTALLURGIE – CIMENT
La Chine détient le monopole non pas de l’exploitation mais de l’exportation des terres rares dans le monde, minerai si important pour les entreprises de haute technologies (184 $ du kilogramme pour 103 900 tonnes de production annuelle (1er) (8).
Alors que la production mondiale d’acier était de 1 413 millions de tonnes, la Chine a produit à elle seule 626 millions de tonnes (44 % - 1er). En 2010, les USA ont fourni 80 millions de tonnes d’acier (5,7 % - 3e). La production chinoise a augmenté de 80 millions de tonnes en 2011, l’équivalent de la production américaine totale. La République «rouge» produit annuellement tout près de 1,3 milliards de tonnes de minerai de fer et 1,7 millions de tonnes de charbon (2011, 1er), loin devant tous ses concurrents. La Chine produit 40 % de l’aluminium du monde (1er) suivie par l’Amérique du Nord (11,6 %). Elle produit aussi 9 millions de tonnes de cuivre (1er) et consomme toute sa production (1er). Elle produit au total 31 millions de tonnes de métal non ferreux (1er) qu’elle consomme entièrement (1er). La Chine impérialiste exporte des produits finis (ouvrés) et non pas des matières premières comme l’impérialisme canadien décadent ou comme le Nigéria sous-développé. L’empire chinois produit et consomme 1,88 milliards de tonnes de ciment, soit 56 % de la production mondiale totale (1er). Ce qui signifie que l’on construit davantage en Chine que dans tout le reste du monde.
Pour le développement d’une économie vigoureuse et indépendante, il est primordial qu’un pays soit autosuffisant dans la production de ses machines-outils. En 2010 la République populaire fournissait 30 % de la production de l’industrie mécanique mondiale (20 milliards $ - 1er) et elle a installé dans ses usines 41 % de toutes les machines-outils produites dans le monde (1er), contre 3 % (production) et 4 % (consommation) pour les États-Unis ! Les états-uniens sont devenus industriellement un lilliputien autosuffisant !
L’entreprise Taïwanaise Foxconn qui fournit Apple, Dell et HP emploie un million de travailleurs en Chine continentale. Samsung et LG, les deux premiers constructeurs mondiaux de téléviseurs, investiront 6,3 milliards $ cette année pour opérer une immense usine de fabrication en Chine.
RECHERCHE
Le million quatre cent mille chercheurs chinois (2e) œuvrant dans plus de mille centres de recherche ont déposé 391 000 demandes de brevets d’invention (2e). Le rythme d’augmentation de ces dépôts est de 20 % par année depuis 2003 (1er). La Chine est déjà le deuxième dépositaire de brevets en nanotechnologie. La construction d’un radiotélescope de 500 mètres (1er) va bon train dans la province de Guizhou – le 2e radiotélescope du monde, l’américain Arecibo ne fait que 300 mètres –. Le submersible habité Jiaolong a atteint 5 178 mètres dans les profondeurs océaniques (3e). Enfin, la Chine consacre 1,75 % de son PIB à la R&D. Le 12e Plan quinquennal prévoit que ce sera 2,2 % en 2015 (1er).
Les informaticiens chinois ont dévoilé le supercalculateur Tianhe-1A basé sur la technologie Intel mais aussi sur le processeur chinois FeiTeng-1000. Le pays possède maintenant 12,1 % des Top 500 supercalculateurs dans le monde. INTEL investit 2,5 MM$ dans la construction d’une gigantesque usine de circuits intégrés dans la zone de Zhongguancun, la prospère «Silicon Valley» chinoise. La Chine compte 550 millions d’internautes. Elle appuie la firme Baidu qui offre son propre système de navigation et possède 10 satellites en orbites pour offrir son service « Map World » (concurrent de Google Earth). La société chinoise Lenovo est devenue le 3e constructeur de micro-ordinateurs PC avec 12,2 % des ventes mondiales derrière Hewlett-Packard et Dell (qui ne sont que des commerçants faisant construire leurs ordinateurs à Taiwan et en Chine).
La revue française Le Point, mettait l’Occident en garde l’an dernier à propos du danger que les géants chinois de l’électronique ne détiennent un quasi-monopole mondial sur la fourniture d’équipements de télécommunications (9). Alors que les États-Unis ont abandonné leur programme spatial faute d’argent, la Chine a conduit avec succès 15 lancements orbitaux (2e). Elle a placé en orbite cinq satellites de recherche et d’observation de type Beidou de conception entièrement chinoise et lancé sa deuxième sonde lunaire Chang’e-2 préparant les prochains alunissages prévus d’ici 2015. Elle a lancé son propre programme de positionnement satellitaire, et son lanceur Longue Marche 5 (25 tonnes de charge utile) lui permettra de poursuivre son propre programme de station spatiale habitée dont le premier module Tiangong-1 serait déjà en orbite.
TRANSPORT
L’industrie automobile chinoise produit 18,26 millions d’unités par année (2e) et absorbe 18,06 millions d’unités par année (1er marché mondial). L’industrie chinoise de l’automobile fournit plus de la moitié de son propre marché national (11,3 millions de véhicules) et exporte dans 77 pays, elle menace de ravir la première place mondiale sous peu. La Chine compte 74 000 km d’autoroutes et en comptera 108 000 km à la fin du 12e plan quinquennal, davantage que les États-Unis à l’horizon 2015. Il a suffi de 4 ans pour construire une voie ferrée à grande vitesse de 1 318 km entre Shanghai et Beijing comprenant trois des plus longs ponts au monde. La Chine comptera 120 000 km de voies ferrées toutes catégories à l’horizon 2015 et elle compte déjà 8 350 km de voie ferrée pour trains à grande vitesse (1er) alors que 18 nouvelles voies à grande vitesse sont présentement en chantier. L’État de Californie ne trouve pas le financement pour construire sa première voie à grande vitesse entre San Francisco et Los Angeles. L’entreprise chinoise CSR est devenue la première entreprise de fabrication de trains au monde devant Bombardier et Alsthom.
En sept ans la Chine a construit sept des plus grands ponts au monde – entre 79 et 164 km chacun –. Au Canada, il faudra 10 ans pour reconstruire le pont Champlain sur le fleuve Saint-Laurent long de 2 km ! Le dragon chinois possède déjà le plus long pont maritime au monde (41 km) avec autoroute à 6 voies (contre 38 km pour le Pontchartrain américain). La ville de Shanghai dispose du métro le plus long et le plus moderne au monde et celui de Pékin détient la 4e position mondiale.
En 2010, la Chine a produit 62 millions de TPL soit 42 % du tonnage cargo construit et livré dans le monde (1er) ; la Corée, au deuxième rang, a livré 46 millions de TPL. En 2012 la Chine détient 57 millions de TPL ou 46 % des commandes mondiales de navires. La production états-unienne de navires est trop insignifiante pour apparaître dans les statistiques mondiales. La Chine détient 40 cales pour cargos VLCC et 7 cales géantes sont présentement en construction (1er). La Grèce n’a aucune chance de s’en relever.
L’entreprise COMAC a enregistré une centaine de commandes pour son avion commercial le C919, 168 places et 200 commandes pour l’ARJ-21. La Chine compte 175 aéroports. La flotte commerciale chinoise est de 2 600 aéronefs ; plusieurs centaines sont en commande auprès des avionneurs du monde entier. La firme AVIC fabrique l’hélicoptère civil AC311 qu’elle vend 15 % moins cher que ses concurrents étrangers.
La Chine opère son premier porte-avions militaire, le Shi Lang (ex-Varyag russe réaménagé), affrété par l’APL (302 mètres et 67 000 tonnes pour 50 avions de combat embarqués). Trois autres porte-avions militaires entièrement chinois sont en construction à Dalian et à Jiang nan près de Shanghai. Les États-Unis détiennent onze porte-avions plus puissants et voudraient les remplacés mais n’ont pas les crédits requis. En 2010, la République populaire a fait voler son premier avion de combat de 5e génération, le furtif j-20 un biréacteur comparable au F-35 JSF et au F-22A américains. La Chine produit en série le char d’assaut de 4e génération le 99KM, un mastodonte de 75 tonnes, 2 100 CV, canon de 155 mm pour missiles à tir téléguidé (brouillage des dispositifs optiques adverses à bord, etc.).
COMMERCE & TOURISME
La Chine c’est grosso modo 10 % du commerce mondial, le deuxième pays exportateur-importateur au monde. En 2010, 1,580 MM $ d’exportation et 1,390 MM $ d’importation pour une balance excédentaire de 190 MM $ – la même année aux États-Unis la balance commerciale fut déficitaire (672 MM $) pour la trente cinquième année consécutive.) (10).
La Chine est devenue la 3e destination touristique au monde ; 56 millions de touristes ont rapporté 235 MM $. Les ventes au détail représentent 40 % du PIB de cette super puissance industrielle, en hausse de 18 % en glissement annuel (contre 70 % du PIB aux États-Unis – pays de consommation et de services en faillite). On ne peut maintenir une économie qui ne fait que consommer sans jamais produire, preuve indiscutable qu’une économie nationale tertiarisée, et de consommation, et de services, et du savoir, et post-industrielle et bla-bla-bla ça existe mais ça fait faillite après trente-cinq ans environ – (11).
CAPITAUX
La dette publique de la Chine industrialisée est de 17,5 % de son PIB (contre + 160 % pour les États-Unis des services tertiarisées post-industriels) (12). Bon an mal an le budget gouvernemental est légèrement déficitaire – environ 100 MM $ soit 10 % des recettes fiscales – (contre 1 500 MM $ de déficit annuel états-unien issu de l’économie du savoir !).
Cinq trusts bancaires monopolistes étatiques régulent le crédit chinois. Ces cinq banques ont engrangé 79,5 MM $ de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 291,6 MM $ en 2010. Ce sont les banques les plus rentables au monde elles s’appuient sur une industrie puissante et florissante.
Le pays du dragon attire chaque année plus de 100 MM $ d’investissement industriel alors que les États-Unis attirent davantage en investissement financier spéculatif parasitaire. La Chine a mis sur pied sa propre agence de notation, l’agence Dagong vers laquelle se tournent fréquemment les investisseurs déçus des manipulations qui entachent la réputation de Standard & Poor et Moody’s. Ce n’est qu’une question de temps avant que la première déclasse les secondes.
Les entreprises d’État chinoises ont réalisé 331 MM $ de profits en 2010. Ces entreprises « socialistes » détiennent 20 % de leurs actifs à l’extérieur de la Chine d’où elles tirent pourtant 37 % de leurs bénéfices nets, ce doit être la forme d’aide «internationaliste» que les milliardaires chinois réservent à L’Afrique pauvre.
Les investissements chinois en capital fixe ont été de 5 500 MM $ ou 65 % du PIB annuel en hausse continuelle d’une année sur l’autre. Les réserves de change et d’or de la RPC industrialisée sont de 3 197 MM $ soit le triple de ce qu’administre le Fonds Monétaire International (FMI) pour l’ensemble de la planète. En 2010, la République chinoise a prêté 110 MM $ aux pays en voie de développement, plus que la Banque Mondiale à laquelle contribuent tous les autres pays de la planète. Elle possède pour le meilleur et pour le pire 1,500 MM $ de bons du trésor américain et 888 MM $ de créances européennes. Elle investira 100 MM $ supplémentaires en Afrique au cours des prochaines années où 1 600 entreprises chinoises s’activent déjà à récolter la plus-value du prolétariat africain. Seulement en Libye, elle avait amorcé des projets pour 18 MM $ avant l’invasion de l’OTAN. L’ex-premier ministre français Raffarin appelle la Chine « Le banquier du monde ». Ça ressemble à une évidence.
L’empire est aujourd’hui dans la situation où se trouvaient les États-Unis d’Amérique à la fin de la deuxième guerre mondiale et le Japon à la fin des années soixante-dix, mais avec immensément plus de potentiel de développement.
Nous anticipons une période historique où le prolétariat chinois, passant d’une situation d’extrême détresse et de grande pauvreté, verra peu à peu sa situation s’améliorer – à titre d’exemple un programme de soins de santé universel sera mis sur pied au cours de l’année – bénéficiant des milliards de plus-value que la bourgeoisie monopoliste d’État et la bourgeoisie privée chinoise (intimement interdépendante) iront spolier de par le monde pour les ramener en métropole assurant que des miettes offertes aux ouvriers les entraveront de chaînes chromées garantissant leur tranquillité – jusqu’au jour où les charges sociales et les salaires ayant tellement augmentés – le dragon se résigne à délocaliser ses usines pour aller exploiter le prolétariat du Myanmar, Viet Nam, Bengladesh, Côte-d’Ivoire et Sénégal. Et ainsi tournera la roue capitaliste (13).
Voilà l’Empire du milieu comme il était coutume de l’appeler à l’époque de Marco Polo. Empire du milieu car les empereurs chinois aimaient croire leurs mandarins qui affirmaient que la Chine de sa gracieuse majesté impériale était le centre du monde. Le prolétariat chinois devra un jour reconquérir le pouvoir politique qui lui a été usurpé tout comme le prolétariat américain devra un jour s’emparer du pouvoir politique qu’il n’a jamais assumé ».
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