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L’Afrique et la mondialisation actuelle

De nombreuses voix qui apprécient le travail de décryptage que nous faisons sur ce blog ont attiré notre attention avec pertinente sur le déséquilibre des choix de sujets que nous traitons. Nous ne parlons pas suffisamment de l’Afrique. La bataille qui se mène pour le contrôle du monde et dont nous assistons à l’une des phases les plus convulsives a commencé il y a déjà très longtemps. Les grandes modifications à l’échelle planétaire se font toujours sur de longues durées. Souvenez-vous, dans les années 70, Alain Peyrefitte attirait l’attention de l’opinion sur les perspectives de l’évolution mondiale à travers un excellent livre à succès que l’on gagne encore à lire aujourd’hui : Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera (1973). Ce titre est d’ailleurs une phrase que l’on prête à Napoléon Ier Bonaparte. C’est dire que la lutte de la Chine pour la reconquête de la suprématie mondiale, qu’elle avait détenu jusqu’en 1750, date pour le moins du début du XIXè siècle. Toutes les projections montrent qu’elle aura atteint cet objectif en 2025. Il aura fallu ainsi à l’empire du milieu près de trois siècles (275 ans) pour revenir au premier rang sur la scène mondiale. Pour l’Afrique, il faudra donc du temps, et nous autres aujourd’hui ne pouvons que nous atteler à mettre en place les bases d’un tel projet.


Quelle est la place de l’Afrique dans la mondialisation actuelle ? La réponse la plus simple serait à coup sûr que celle-ci n’a pas été fondamentalement modifiée depuis la chute de l’Egypte pharaonique, c’est-à-dire depuis la conquête de l’Egypte par les Perse au VIè siècle avant notre ère. Au début des années 70, des éminences grises de la plus grande puissance mondiale mettent en place un club fermé pour penser et orienter la gouvernance internationale, en d’autres termes pour dominer le monde. C’est la naissance en 1973 (voyez la coïncidence avec la publication du livre de Peyrefitte !) de La Commission Trilatérale :


« La Commission Trilatérale (parfois abrégée en Trilatérale) est une organisation privée qui fut créée en 1973 à l'initiative des principaux dirigeants du groupe Bildeberg et du Council on Foreign Relations, parmi lesquels David Rockefeller, Henri Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Regroupant 300 à 400 personnalités parmi les plus distinguées et influentes – hommes d’affaires, politiciens, décideurs, « intellectuels » – de l’Europe occidentale, de l’Amérique du nord et de l’Asie Pacifique (États dont la plupart sont également membres de l’OCDE), son but est de promouvoir et construire une coopération politique et économique entre ces trois zones clés du monde, pôles de la Triade. À l'instar du groupe Bildeberg, il s'agit d'un groupe partisan de la doctrine mondialiste, auquel certains attribuent, au moins en partie, l'orchestration de la mondialisation économique »(Wikipédia).  


Oui, vous avez bien lu : l’Afrique est purement et simplement ignorée dans ce cercle des gens bien qui se mettent ensemble pour régenter la planète. Aujourd’hui encore, notre continent court après une place permanente au conseil de sécurité. Pris individuellement, certains pays africains ont cependant fait des progrès remarquables. Dans l’ensemble, au regard de l’immense potentiel de l’Afrique, tout est encore à faire, et encore faudrait-il avoir commencé. Comment procéder pour avancer à coup sûr ? Il faut tout un travail intellectuel pour dresser un diagnostic aussi précis que possible et proposer non pas forcément des solutions mais des voies. Chaque Africain est interpellé par cette tâche gigantesque. Chacun depuis son petit coin obscur ou sa tribune inondée de la lumière des projecteurs doit apporter sa contribution. Les idées ont des ailes et des nageoires et quand ces idées sont bonnes, leurs ailes et nageoires sont puissantes.


Dans le cadre de ce blog, nous allons, conformément aux vœux de nos lecteurs, engager une réflexion sur l’Afrique, afin d’apporter notre contribution à ce travail de relèvement de notre continent. De façon mensuelle, nous publierons une tribune sur la situation et le devenir de l’Afrique, à côté des réactions conjoncturelles dont le but est d’aider à une meilleure compréhension de l’actualité quotidienne. Il s’agit, partant des données en notre possession et nous appuyant sur une grille de lecture innovante (que nous avons exposée dans Capital, travail et mondialisation vus de la périphérie, l’Harmattan, 2011) de proposer une lecture la moins passionnée possible de ce qui se passe autour de nous ; d’essayer de montrer au grand public ce que les médias de grande diffusion, parce sous contrat, s’abstiennent de dire, ou s’escriment à maquiller. Nous sommes tous citoyens du monde et à ce titre, nous avons le droit de savoir ce qu’on fait de notre planète et de nos vies.



20/01/2012
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