Lettre à Monsieur le Président de la république du Cameroun
Excellence,
Il y a douze ans vous avez signé un décret portant statut particulier des personnels de l’éducation nationale et octroyant une prime de documentation et de recherche aux enseignants de la base et du secondaire, en plus de quelques aménagements destinés à les motiver : rééchelonnement indiciaire, palmes académiques. L’ensemble des ces dispositions n’a jamais été appliqué malgré les multiples actions engagées par les enseignants et leurs organisations, malgré le mécontentement qui a entrainé ces dernières années une démotivation profonde du corps et un exode massif des enseignants vers d’autres administrations ou l’étranger. Dans une circulaire du 7 juin 2011, le Premier Ministre dressait un état des lieux sans équivoque de cette situation : « Mon attention, écrivait-il, a été appelée ces dernières années sur la trop grande mobilité des personnels enseignants au sein de l’administration. Cette situation crée des départs massifs et répétés des personnels enseignants des établissements scolaires pour les ministères n’ayant aucun rapport avec l’enseignement. Il importe de relever pour le déplorer… »
Excellence Monsieur le Président de la république,
Après les dernières actions de grève prévues pour la rentrée scolaire 2011-2012 et suspendues pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre des promesses unilatérales, insignifiantes et ridicules au regard des douze années d’arriérés que connaît l’application de ce texte, le Premier Ministre chef du gouvernement a montré sa bonne foi en traitant le dossier à son niveau et en le transférant à Votre niveau pour signature, comme il ressort de la Note sans côte/SG/PM du 7 décembre 2011, du compte rendu de la réunion du 7 décembre 2011 présidée par M. NGU MBOYONG Paul, DAAR/Adjoint/SPM et de la Note du PM à la très haute attention de son Excellence Monsieur le Président de la République du Cameroun avec pour objet «A/S : Réunion interministérielle relative au préavis de grève lancé par certains syndicats d’enseignants du Cameroun ».
Dès lors, Monsieur le Président de la république,
Les syndicats d’enseignants constatent :
- Que c’est vous-même, le chef de l’Etat, qui bloquez depuis 12 ans la satisfaction de leurs revendications que le Premier Ministre approuve dans les termes suivants : « Il s’agit pour l’essentiel d’un droit acquis il y a 11 ans, à la faveur de la signature du décret présidentiel N°2000/0359 du 05 décembre 2000 portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l’éducation nationale » ;
- Que depuis 12 ans, pendant que vous vous acharniez sur le corps des enseignants, vous n’avez cessé d’accorder des faveurs aux autres corps des autres administrations (cf.décret n°2012/031 du 13 février 2012 fixant les montants et les modalités de paiement des indemnités et prime allouées aux personnels d’appui des institutions universitaires publiques), créant de ce fait une administration à plusieurs vitesses par une gestion fondamentalement injuste ;
- Que cette situation a aujourd’hui sinistré l’école camerounaise et cette fête de la jeunesse ainsi que votre traditionnel discours devrait vous donner l’occasion de regarder les jeunes dans les yeux et de le leur avouer.
En raison de cette injustice prolongée, Monsieur le Président de la république, les enseignants camerounais et leurs organisations tiennent à exprimer solennellement leur déception à votre endroit et décident d’appeler tous les membres de ce noble corps maltraité à entrer en grève en signe de protestation à partir du 06 février 2012.
Fait à Bafoussam le 1er février 2012
Le Secrétaire Général du SNAES Le Secrétaire Général du SNIEB Le Président National de la TAC
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