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« Agissons pour les enseignant(e)s », tel est le thème retenu en cette année 2012 pour la Journée Mondiale des Enseignantes et des Enseignants. C’est un message dont la résonnance et l’urgence cadrent particulièrement avec le contexte de notre époque, contexte marqué un peu partout par les guerres et surtout la crise économique. Dans de nombreux pays, luttant contre les déficits budgétaires et la dette, les Etats n’hésitent plus à tailler même dans les enveloppes des secteurs les plus sensibles, et naturellement les budgets de l’éducation sont les premiers et les plus touchés.

Dans notre pays, les allocations de fonctionnement des établissements scolaires n’ont cessé de maigrir depuis quelques années, et les collèges et lycées techniques fonctionnent aujourd’hui presque sans matière d’œuvre. Les parents d’élèves portent désormais l’essentiel du fardeau du financement de l’éducation et cette charge les écrase et tue peu à peu l’école. Dans l’enseignement secondaire, il n’y aura bientôt plus que des vacataires, sous-prolétariat de l’éducation que l’on submerge de travail contre à peine une bouchée de pain. Dans certains départements de notre beau pays, ces vacataires représentent déjà 70% du personnel enseignant. Le Cameroun est en train d’engager la bataille de l’émergence avec des générations entières d’illettrés ou de semi-lettrés. C’est pourquoi nous devons agir pour les enseignantes et les enseignants de toute urgence.

Agir pour les enseignant(e)s, c’est prendre la parole et poser des actes concrets où que l’on soit pour défendre et promouvoir une école de qualité accessible à tous. Il n’y a pas d’éducation de qualité sans enseignant(e)s de qualité. Nous devons faire naître et grandir une dynamique en faveur d’une école forte, saine, armée pour sortir notre pays du sous-développement. Il va sans dire que les enseignant(e)s doivent se mobiliser massivement pour être à l’avant-garde et conduire ce mouvement.

En cette année 2012, nos syndicats sont sur la table avec le Gouvernement. Dans le cadre de nos revendications, de nombreux chantiers sont ouverts et leur aboutissement pourrait amorcer le changement de la condition de l’enseignant(e) dans notre pays. Tous les acteurs de ces négociations ont besoin du soutien actif de tous. Une ère nouvelle va-t-elle se lever pour les professionnels de la craie et sur l’éducation de la jeunesse de notre pays ? Cela dépend en grande partie de chacun de nous.

Pour cette 19è journée mondiale des Enseignant(e)s, certains responsables locaux de l’éducation, outrepassant leur pouvoir et défiant les lois, sont en train d’imposer l’achat des pagnes à leurs collaborateurs des salles de classe. Nous leur rappelons que la liberté de commerce implique que chacun peut vendre ce qu’il veut tant que ce n’est pas illicite et contraire aux bonnes mœurs, mais que personne ne doit être obligé à acheter une marchandise quelle qu’elle soit. D’autres collectent d’autorité des sommes d’argent auprès des enseignant(e)s sous le prétexte qu’ils veulent organiser des ripailles le 05 octobre. Nous savons heureusement qu’ils n’ont pas la caution de leur hiérarchie et nous espérons que les enseignant(e)s sauront se défendre contre ces pratiques d’une autre époque.

Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire invite toutes les enseignantes et tous les enseignants à faire de ce 05 octobre 2012 une journée de réflexion sur la situation de l’école camerounaise et les conditions de vie et de travail de l’enseignant(e).

Bonne journée mondiale des enseignantes et des enseignants à tous.

Le Secrétaire Général du SNAES

Roger KAFFO FOKOU