NON A LA DISCRIMINATION SALARIALE À CIEL OUVERT !
A tous les enseignant.e.s
Camarades,
Le décret N°2023/00338/PM du 21 Mars 2023 du Premier Ministre fixant le SMIG, combiné au décret présidentiel N°2023/158 du 06 Mars 2023 revalorisant la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires étendent et renforcent à un degré sans précédent une politique de discriminations et de division des travailleurs, et créent en leur sein des sous-classes de travailleurs prolétarisés, sous-prolétarisés et lumpen-prolétarisés. Il y a ceux qui commencent la carrière à 60 000FCFA, ceux qui le font à 45 000FCFA, et enfin ceux (les agents publics!) qui sont punis par un début de carrière à 41 875FCFA. Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Silence. Au sein de la Fonction publique, il y a des corps de fonctionnaires qui achèvent leurs carrières à l’indice 1600 ; puis il y a ceux qui le font à l’indice 1400 ; et puis encore ceux qui le font à 1300 : ces bénéficiaires de plafonds hauts (Eux ont droit à suffisamment d’air pour bien respirer !) sont majoritairement des non civils. Il y a enfin le reste, ceux qui sont punis par un plafond bas, si bas qu’il les oblige à rester courbés quand ils sont debout, avec un plafond à 1140. Et parmi ceux-ci, il y a naturellement les enseignants ! Pourquoi cela n’étonne-t-il pas ? Parce que nous sommes dans un pays où ceux qui gouvernent ont sacrifié l’éducation, l’ont confinée au XXe siècle alors que tous les pays ont transporté leurs systèmes éducatifs dans le XXIe siècle. Parce que l’école publique consomme de l’argent et n’en produit pas. Parce qu’en tuant l’école publique, on va pouvoir développer l’école privée, qui ne coûtera rien à l’Etat, et tant pis si la majorité des enfants camerounais n’ont pas les moyens de s’y scolariser. On va les parquer dans le résidu de l’école publique, et les confier au lumpen-prolétariat de l’enseignement public. Les enseignants du public seront alors moins nombreux, ils consommeront moins de budget. Ils n’auront pas besoin de bien travailler, on peut se passer d’eux et les apprenants auront toujours leurs parchemins. Alors, pourquoi se gêner à les traiter comme les autres ? D’ailleurs, comparés à leurs collègues de l’enseignement privé, ils sont déjà trop bien payés ! Voilà où nous en sommes. Qui souffre véritablement de ce deux poids deux mesures ? Il y a l’enseignant bien sûr, mais avec lui les apprenants, et l’école. Il faut le dire avec insistance, c’est surtout une atteinte flagrante à la Constitution de la République. L’Etat ne peut pas, ne doit pas la violer sans se justifier. Qu’est-ce qui justifie ces discriminations de revenus ? Rien ! Alors, il faut les supprimer. Il n’y a pas de demi-Camerounais ; il n’y a pas de tiers-Camerounais ; il n’y a pas de quart-Camerounais : il n’y a que des Camerounais dans notre Constitution.
Le Secrétaire Général du SNAES
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