OTS, syndicats, gouvernement et autres face aux revendications des enseignants : sortir du bal masqué pour jouer franc jeu 4
Dans le troisième texte sur les actuels événements, j’ai rappelé, une fois de plus, qu’une « fatwa » avait été lancée contre moi et qu’elle avait déchaîné une meute de gens quasi enragés contre ma modeste personne. Une meute qui s’est affranchie de toutes limites et s’est octroyée la prérogative d’appeler ouvertement à m’assassiner, sûr du soutien de l’opinion et conséquemment de l’impunité. Et le silence quasi-total (n’eût été le quotidien Le Jour !) de tous les défenseurs des droits humains leur a donné raison.
Je disais également et je le maintiens, que ces fanatiques, si bien à leur place dans une époque prédisposée au chaos, ne sont que de pauvres gens amputées de leur cervelle, de toute lucidité, de toute capacité d’analyse. Ils n’en sont pas moins dangereux, pas seulement pour ma personne. Derrière eux cependant, il y a des intelligences ou des bêtises plus intéressantes et souvent monstrueuses.
Dans ce quatrième et dernier épisode, je voudrais m’arrêter sur ce qui est sans doute le plus méprisable actant de ce scénario à la Hollywood : celui que j’ai longtemps hésité à désigner, - ce qui lui a probablement donné des ailes et a suscité l’incompréhension de ceux qui attendaient logiquement une réplique de ma part - parce que le faire, c’était déjà lui donner plus d’importance qu’il n’en a ou qu’il n’en mérite. Les sages du côté de chez moi disent que, lorsque vous vous baignez et qu’un fou ramasse vos habits et se met à courir, ne le poursuivez surtout pas. On risque de croire que le vrai fou, c’est vous. Comparaison n’est pas raison sans aucun doute, je le sais bien, mais vous verrez que celle-ci, à première vue outrée, n’est nullement déplacée, s’agissant des sombres personnages sur lesquelles cette chronique va jeter un peu de lumière. Je veux bien les considérer comme des ennemis personnels - ils font d’ailleurs tout pour mériter ce statut – mais non comme des adversaires : on ne lutte qu’avec ses égaux.
Faut-il vraiment les nommer ? Tout bien réfléchi, je crois que non : ils ont tellement mis en scène leur haine primaire et irrationnelle à mon endroit que cela a fait d’eux d’incontestables vedettes des réseaux sociaux : qui ne connaît aujourd’hui ou n’a entendu aboyer au moins une fois, ce monsieur qui, comme les coyotes du désert, hurle à longueur de « voices » mon nom qu’il associe à toutes ses misères ? Son acolyte doit souffrir pour le moins de la voix mais dans les journaux et les RS, il ne chôme pas non plus. Les nommer serait donc faire du pléonasme : ils sont parfaitement connus aujourd’hui. De plus, il suffit de dire de l’un qu’il a créé un syndicat que son acolyte dirige. Le premier apparaît de plus en plus comme un illuminé ou un halluciné, au physique comme au mental, tout bon professeur de disciplines scientifiques qu’il a été toute sa carrière. Quelle ironie ! Le second est aussi falot qu’il l’a toujours été, incompétent en tout y compris devant un tableau de quelque couleur que ce soit. Le syndicat qu’ils dirigent tous les deux est désormais un repaire de hackers, un syndicat qui s’adonne au « dirty trade unionism », un syndicalisme sale, nauséabond, fétide, et sans vergogne.
D’abord l’halluciné. Est-il encore stable mentalement et psychologiquement ? J’en doute. Mais je ne suis pas un psychanalyste. Il s’est créé un univers fictif qu’il essaie de partager à longueur de « voices ». Ancien membre du SNAES, il arrive à un Conseil National électif (on y complète des postes vacants au bureau national), s’abstient de candidater (de peur d’essuyer un échec électoral ?), puis à la sortie, m’approche pour me demander de lui donner un poste qu’on n’avait pas pourvu. Je lui dis que cela était contraire aux textes statutaires. Deux jours plus tard, il crée son syndicat ! Donc, il vit en permanence dans son univers à lui, débarrassé de toutes les contraintes, de toutes les règles. Le plus étonnant, c’est qu’il semble réellement y croire chaque fois qu’il le convoque. Il y a déjà plus de 10 ans, il racontait à tous ceux qui lui prêtaient oreille que j’avais bâti des immeubles partout à Douala et à Yaoundé. A cette époque-là, non seulement je vivais en location à Dschang, mais je n’avais encore pu acquérir le moindre lopin de terre nulle part dans cette république. L’halluciné me voyait déjà propriétaire de nombreux immeubles à Douala et à Yaoundé. Ces derniers jours, il s’est retrouvé subitement, comme par hasard, une foule d’imbéciles à m’appeler ou m’écrire pour me signaler qu’ils voulaient louer mes appartements mis en location dans de nombreux quartiers de Yaoundé ! Une annonce dans ce sens aurait été postée sur Facebook ! Par qui ? Allez donc savoir ! J’imagine notre Méphistophélès se délectant du succès de cette cabale minable et se lissant le bouc, sa nouvelle trouvaille depuis que l’illumination l’a visité.
Comme chez tous les personnages fantasques, la vérité est pour lui quelque chose de tout à fait subjectif et subordonné à sa personne. Quand il dit qu’il est inutile de négocier avec le Gouvernement puisque ce dernier sait tout ce qu’il y a à faire sans qu’il soit besoin d’en parler avec lui, cela signifie qu’il n’est pas invité à table. Une fois qu’il y est, la négociation devient essentielle, comme par magie. Lorsqu’il dit que rencontrer un membre du gouvernement, c’est aller émarger, ce n’est vrai que jusqu’à ce que lui décide de s’installer à Yaoundé et de commencer à faire la ronde des cabinets ministériels, d’où on le voit ressortir gaillard et l’air plutôt festif. Lorsqu’il dit dans un « voice » tonitruant que le gouvernement n’a rien fait, il vient ensuite à table reconnaître piteusement que « Oui, quelque chose a été fait ». On est même parfois surpris de l’entendre saluer les efforts du MINFOPRA et de ses collaborateurs dans le traitement des dossiers des enseignants. Mais il ne le fait qu’à huis clos, pour se ménager la possibilité de pouvoir dire dans le « voice » suivant que ce dernier n’a rien fait. La cause des enseignants est devenue sa propriété privée et quiconque y touche déclenche automatiquement son ire et celle de ses troupes fanatisées. Et quand il pique une crise de folie, tous ceux à qui il en veut en prennent pour leur grade.
A l’observation ces derniers temps, il est apparu qu’il doit souffrir d’un sérieux complexe de non-reconnaissance : il ne reçoit pas du gouvernement, en tout cas jusqu’ici, toute l’attention et toute la sollicitude qu’il mérite. Remarquez, il a suffi qu’on lui ouvre la porte de quelques cabinets ministériels pour que commence à fondre sa carapace de résistant historique, pour qu’il ne soit plus que tout sourire devant les membres du gouvernement, lorsqu’aucune caméra ne l’observe, cela va sans dire. C’est dire s’il est en bonne voie !
Quant à l’autre, l’acolyte, l’ombre qui est supposée diriger le syndicat que l’on sait mais que l’on ne voit nulle part en dehors des réseaux sociaux, des documents qu’il signe, ou sinon au détour de quelques rares interviews où il s’applique à médire pour mériter et conserver son siège de pacotille (Comment se maintenir à la tête d’une organisation de vampires, même comme homme de paille, sans en être un soi-même ?), à colporter les pires ragots, lorsqu’on n’en a dit ce qui vient d’être dit, il ne reste plus grand-chose à en dire. Il m’est revenu qu’on évite de lui confier les classes d’examens, de peur qu’il n’y « noie » les futurs candidats aux parchemins nationaux. Pauvres élèves des classes non examens !
A eux deux, ces tristes sires qui me rappellent les comploteurs au regard torve que savaient si bien camper les bandes dessinées ont levé une armée d’enragés sur internet. Des gens qui prétendent être des enseignants mais donc je suis convaincu qu’ils n’en sont pas. J’ai passé 37 ans au milieu de vrais enseignants, de respectables enseignants, et j’ai la prétention de les connaître un peu : je ne les ai pas vus comme cette meute, même aux pires moments des pires grèves d’hier. Je sais qu’un véritable enseignant ne se contente pas de répéter ce qu’on lui dit sans l’avoir au préalable vérifié. Autrement dit, comment enseignerait-il le sens critique à ses élèves ? L’enseignant recoupe, vérifie les sources, avant d’affirmer. Les fanatiques dont nous parlons avouent ne pas connaître leur cible, ne l’avoir jamais vue, mais tiennent pour vrai tout ce qu’on dit de celle-ci, et tirent sans retenue et sans arrière-pensée. Ce ne sont pas des enseignants. Ou alors ils sont entrés par effraction dans ce noble corps. Heureusement je veux le croire, ils n’y sont qu’une minorité aujourd’hui, très bruyante sans doute, mais une minorité tout de même. Ils y ont choisi le syndicat qui leur convient, - dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es ! - celui qui se spécialise dans le syndicalisme sale, pestilentiel. Celui dont on ne peut parler qu’en se bouchant les narines, en prenant le risque de se salir les mains. Rien que d’avoir écrit ces quelques lignes sur ce syndicat et ses responsables, sa meute, je me sens les mains toutes poisseuses. Il va me falloir un bon détergent pour me débarrasser de toute cette crasse !
Roger Kaffo Fokou
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