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Présidentielle française : Benoît Hamon a compris que la taupe, c’est bel et bien Macron-Hollande

Les naïfs ont en effet conclu après la démission de Macron du gouvernement Valls, un peu hâtivement on s’en aperçoit clairement aujourd’hui, qu’il s’agissait d’une trahison envers son « mentor » Hollande. En fait, il n’était question que d’une stratégie particulièrement retorse, et qui a posteriori est en parfaite cohérence avec l’habitus de l’actuel locataire de l’Elysée. Obéissant à une logique toute hollandienne – je ne veux pas dire à des marionnettistes tapis dans l’ombre pour ne pas être taxé de complotiste – ce dernier a en effet décidé à un moment de son quinquennat – beaucoup trop tôt pour que cela paraisse sérieux – de placer sur la rampe de l’Elysée un parfait inconnu sorti comme un lapin du chapeau des banquiers Rothschild. On peut d’ailleurs toujours évoquer ici le concours de circonstances. Il faut désormais y ajouter un second et non des moindres, celui  de Roland Lescure, ce ponte d’un fonds de pension nord-américain passé du jour au lendemain de grand gestionnaire d'actifs à la tête de milliards de dollars à distributeur de tracts politiques dans les rues de Montréal… en faveur, vous l’avez certainement deviné, d’Emmanuel Macron.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est l'un des plus gros fonds de pension nord-américains avec 200 milliards de dollars (US). Ces dernières années, elle a multiplié ses placements dans l’économie  française. Une enquête de La Tribune.fr du 16 avril 2017 révèle ainsi que la CDPQ «s'est récemment associée à Suez pour acquérir GE Water, a investi 200 millions d'euros dans la biotech française Eurofins l'an dernier et fait partie du consortium ayant racheté la société immobilière Foncia. La Caisse est aussi actionnaire de Spie et d'Afflelou, elle a investi dans Keolis avec la Sncf, dans Eurostar, ainsi que dans les tours Duo en cours de construction dans le 13e arrondissement de Paris ». Avec Macron à l’Elysée et Roland Lescure comme son conseiller économique, elle pourrait encore faire mieux. Et cela suscite forcément des questions.

L’une de ces questions est évidente : qui est vraiment François Hollande aujourd’hui ? Certainement tout sauf l’ennemi de la finance du discours du Bourget. Par contre, il est de plus en plus certain qu’il est l’ennemi actuel le plus dangereux du parti socialiste français en particulier, de la gauche française en général. Il est donc normal que ceux à qui il s’attaque le plus, dans cette campagne présidentielle 2017, soit avant tout Benoît Hamon et Jean-Luc Mélanchon. Ces deux-là, malgré le regain de popularité du second, n’ont aucune chance de gagner l’élection, d’autant qu’ils n’ont pas compris qu’ils devaient s’allier. La mission de Hollande cependant, avant tout, consisterait à favoriser l’élection de Macron. Drôle de job pour un président français ! Y parviendra-t-il ? Cela dépend du positionnement stratégique des autres candidats. Et il me semble que Benoît Hamon a parfaitement compris ces derniers jours la mission qui est la sienne en cette conjoncture. Il ne peut plus se faire élire, mais il peut sauver ce qui reste du PS français en faisant en sorte que Macron ne soit pas élu. Ce faisant, il contribuerait à coup sûr à sauver quelque chose de ce qui reste de la France.

Roger Kaffo Fokou

 

 



19/04/2017
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